La CAI a obtenu samedi l'accord des pilotes d'Alitalia à son plan de rachat, qui prévoit de supprimer plus de 3.000 emplois et de ne conserver que les actifs rentables de la compagnie.

Seuls les syndicats du personnel navigant n'ont pas encore donné leur feu vert - une réunion est prévue lundi - mais l'administrateur délégué du consortium, Rocco Sabelli, a désormais les yeux tournés vers l'étranger.

"Maintenant qu'il y a un accord avec les pilotes (...), nous allons nous consacrer à partir de la semaine prochaine à la recherche d'un partenaire étranger", a-t-il dit à la presse.

"Nous prendrons une décision fondée sur la logique industrielle entre Air France et Lufthansa. Ce qui est certain, c'est que le contrôle restera entre des mains italiennes et que le partenaire aura une part minoritaire."

La nouvelle Alitalia pourrait voir le jour au début du mois de novembre, a précisé de son côté l'administrateur délégué de la banque Intesa Sanpaolo, membre du consortium.

"Le 1er novembre reste un objectif réalisable pour le début du nouveau voyage", a déclaré Corrado Passera au quotidien des affaires Il Sole 24 Ore. "Mais il reste de nombreuses dates butoirs, nominations et problèmes d'exploitation à régler durant le mois d'octobre."

LA LUFTHANSA TIENDRAIT LA CORDE

Le ministre du Travail Maurizio Sacconi a souligné samedi qu'il fallait encore obtenir le feu vert de Bruxelles, organiser le rachat de la petite compagnie Air One pour fusionner les deux compagnies, et valoriser les actifs mis en vente.

Le président du Conseil Silvio Berlusconi a promis que le gouvernement, qui a pesé de tout son poids pour la conclusion d'un accord, prendrait désormais ses distances et n'interviendrait pas dans le choix d'un partenaire étranger.

"Nous devons nous arrêter là. Nous avons donné notre contribution", a-t-il déclaré.

Berlusconi avait estimé il y a deux semaines que le plus judicieux, pour Alitalia, serait de conclure une alliance avec la Lufthansa.

Une offre de rachat de la compagnie italienne par Air France-KLM avait échoué en avril face à l'opposition des syndicats. Berlusconi, alors en campagne électorale, avait aussi menacé de bloquer cette solution s'il revenait au pouvoir.

Sacconi a affirmé au Corriere della Sera que les deux compagnies étrangères étaient pour l'heure sur un pied d'égalité, mais le chef du syndicat Anpac des pilotes a estimé que la CAI penchait pour la Lufthansa.

"En réalité, une Alitalia basée à Rome est une Alitalia pour Air France-KLM, une Alitalia basée à Milan est pour la Lufthansa. Le plan de la CAI est très orienté vers Milan", a-t-il déclaré au quotidien Il Giornale.

Phil Stewart, version française Jean-Stéphane Brosse