New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé mercredi, digérant une nouvelle salve de résultats d'entreprises, tandis que Wall Street a plié sous le coup de la déception d'Alphabet.

Les principales places européennes, indécises pendant la séance, ont clôturé en légère hausse: la Bourse de Paris a progressé de 0,31%, Francfort de 0,08% et Londres de 0,33%. Seule Milan a terminé dans le rouge, lâchant 0,52%. A Zurich, le SMI a avancé de 0,23%.

Outre-Atlantique, à Wall Street, le Dow Jones a reculé de 0,32%, l'indice Nasdaq a cédé 2,43% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,43%.

"Il y a une vraie dichotomie entre les marchés européens et les marchés américains", les premiers étant dans l'expectative de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, les seconds restant concentrés sur les résultats d'entreprises, note Lionel Melka, associé de Swann Capital.

Sur le Vieux-Continent, la BCE pourrait décider jeudi de maintenir ses taux directeurs inchangés, pour la première fois après dix hausses d'affilée afin de lutter contre l'inflation.

"La BCE se trouve dans une position très inconfortable avec son discours sur des taux d'intérêt +plus élevés pour longtemps+ alors que les risques de baisse de l'activité ont commencé à se matérialiser", estime Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro IS.

La place new-yorkaise a, elle, été entraînée par le décrochage d'Alphabet (-9,60%), maison mère de Google, sanctionné pour avoir manqué la cible fixée par les analystes pour son activité d'informatique à distance (cloud computing).

Ces chiffres tranchaient avec ceux de son concurrent Microsoft (+3,07%), qui a, lui, accéléré dans le cloud.

"Microsoft a fait mieux qu'attendu dans le cloud, mais le marché a choisi de suivre les commentaires de Google", a observé Steve Sosnick, d'Interactive Brokers. "Cela en dit long sur la psychologie" de la place new-yorkaise.

Il a rappelé que Tesla avait connu un sort similaire à celui d'Alphabet il y a une semaine (-9,3% sur une séance), après avoir, lui aussi, fait faux bond aux analystes.

"Quand vous avez un petit groupe d'actions qui tirent le marché, avec des valorisations très élevées, dès lors qu'elles ne répondent pas aux attentes, elles prennent le risque d'emmener le marché tout entier vers le bas", explique Steve Sosnick.

Lesté par Alphabet, le Nasdaq a ainsi pris une tonalité rouge foncé avec, parmi les plus touchés, Amazon (-5,58%), champion du "cloud" dont les résultats sont attendus jeudi, mais aussi Nvidia (-4,31%), Meta (-4,17%) et les fabricants de semi-conducteurs Broadcom (-3,57%), AMD (-5,52%), Intel (-5,09%) et Qualcomm (-4,21%).

Deutsche Bank et les banques européennes plaisent ___

Le premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank (+8,18%) a fait état mercredi d'une baisse de 8% de son bénéfice net au troisième trimestre tandis que la baisse des revenus dans la banque d'investissement a été compensée par les performances de la banque de détail grâce à la hausse des taux d'intérêt.

Parmi les autres résultats bancaires, Santander a gagné 2,35%, et Lloyds 2,18%.

Le pétrole se stabilise ___

Les prix du pétrole ont rebondi mercredi après plusieurs séances de baisse, réagissant aux informations sur la situation au Proche-Orient et après la publication des stocks de brut américains.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 2,33% à 90,13 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a avancé de 1,97% à 85,39 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert poursuivait son avancée face à la monnaie unique, prenant 0,22% à 1,0567 dollar, stimulé par la fermeté des taux obligataires américains.

Le bitcoin restait très proche des 35.000 dollars, seuil dépassé mardi pour la première fois depuis mai 2022. Il valait 34.757 dollars, en hausse de 2,48% sur la journée.

afp/rp