Lausanne (awp) - Le groupe Alpiq a bouclé l'exercice 2016 dans le vert, dégageant un bénéfice net (IFRS) de 294 mio CHF, contre une perte de 830 mio un an plus tôt. Le bas niveau des prix de gros et l'arrêt imprévu de la centrale de Leibstadt ont pesé sur les opérations, mais les désinvestissements ont permis de ramener l'endettement net sous la barre de 1 mrd CHF, indique l'énergéticien valdo-soleurois lundi dans un communiqué. Les actionnaires devront quant à eux renoncer une nouvelle fois à leur rémunération pour l'exercice écoulé.

Le chiffre d'affaires net a plongé de 9,5% à 6,08 mrd CHF, en raison de la chute des prix de gros, explique Alpiq. La production a également diminué, de 6,9%, à 16'581 gigawattheures (GWh).

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), ajusté des effets non récurrents, a fondu de 17,7% a 395 mio. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté s'est retrouvé amputé de plus d'un cinquième (-21,8%) à 204 mio, pour une marge afférente de 3,4%, en recul de 50 points de base (pb) par rapport à 2015.

Si la rentabilité s'est avérée nettement inférieure aux attentes des analystes consultés par AWP, les revenus et le résultat net IFRS en revanche sont ressortis au-dessus des prévisions, les experts s'attendant au mieux à respectivement 6,05 mrd et 134 mio CHF.

Le résultat financier est supérieur à celui de l'exercice précédent grâce à la baisse des charges d'intérêts, imputable à la réduction de la dette et à des effets de change positif, signale Alpiq.

DETTE SOUS LA BARRE DU MILLIARD

Les désinvestissements d'actifs non stratégiques, notamment la vente de plusieurs participations, ont permis au groupe de dégager des liquidités grâce auxquelles l'endettement net a pu être ramené à 860 mio CHF, contre 1,3 mrd un an plus tôt. L'énergéticien rappelle par ailleurs que le processus d'ouverture de son portefeuille hydroélectrique, jusqu'à 49 % maximum, "n'est pas terminé".

Invoquant la situation financière tendue, le groupe proposera aux actionnaires de renoncer à un dividende. En outre, il a annoncé qu'il ne paiera pas les intérêts sur le prêt hybride des actionnaires suisses du consortium, mais honorera ceux sur l'emprunt hybride public dus en novembre prochain.

Pour l'exercice en cours, la priorité de la direction d'Alpiq sera une nouvelle fois "d'assurer la capacité financière de la société" moyennant la réduction de l'endettement net. Le groupe s'attend toutefois à voir ses résultats plombés par des effets de change négatifs, l'arrêt de la centrale nucléaire de Leibstadt et un environnement de marché "particulièrement difficile".

RECENTRAGE STRATÉGIQUE

Dans un communiqué distinct, le groupe a par ailleurs annoncé le "renforcement de ses secteurs de croissance selon une logique industrielle", afin de réduire sa dépendance aux pris de gros et de la réglementation actuelle, qui ne permettent pas aux seuls producteurs d'électricité d'exploiter leurs centrales de manière rentable.

Alpiq entend se profiler dans trois nouveaux domaines opérationnels. Digital & Commerce comprend l'optimisation des centrales du groupe, ainsi que celle des unités décentralisées et d'énergies renouvelables de tiers, de même que le négoce et la vente de produits structurés couvrant les divers besoins des clients en Europe.

Industrial Engineering s'occupera de la construction, de l'exploitation et du démantèlement de centrales, des installations industrielles ainsi que des énergies renouvelables réglementées, alors que Building Technology & Design inclut la technique du bâtiment.

A la cloche, la nominative Alpiq a terminé en hausse de 2,14% à 85,90 CHF à 10h20, alors que le SPI a cédé marginalement 0,04%.

buc/jh