- Alten veut réaliser plus de la moitié de son CA à l'international d'ici à 2016-2017

- Le groupe estime le risque d'intégration de ses acquisitions sous contrôle

- Le potentiel de croissance encore important, y compris en Allemagne

- Les pays d'Europe sont visés, mais également l'Amérique du Nord et la Chine

Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologie Alten (ATE.FR) continuera de réaliser des acquisitions pour accélérer son développement à l'international, afin d'y réaliser plus de la moitié de son chiffre d'affaires à l'horizon 2016-2017, contre 44% actuellement, a déclaré son directeur financier à Dow Jones Newswires.

"Ces marchés présentent un potentiel de croissance et de rentabilité supérieur à celui du marché français, qui est plus mature", a expliqué Bruno Benoliel, directeur général délégué chargé des finances, au cours d'un entretien.

Un impact temporaire sur les marges

Alten a multiplié les petites et moyennes acquisitions depuis la fin de l'exercice 2013. Ces dernières ont totalisé 10% de son chiffre d'affaires au premier semestre, mais elles ont également pesé sur la rentabilité du groupe parce qu'elles sont moins rentables que leur nouvelle maison mère. Le spécialiste de la recherche et développement externalisée estime qu'il faudra entre un et deux ans pour redresser la rentabilité de ces entreprises.

"Nous avons d'ores et déjà pris des premières mesures pour intégrer ces acquisitions", a affirmé Bruno Benoliel. Alten estime que l'amélioration de la rentabilité des sociétés rachetées ainsi qu'un plus grand nombre de jours ouvrés devraient permettre une amélioration notable de sa rentabilité au second semestre. "Les coûts induits devraient rester assez faibles au regard de leur activité, parce que ces sociétés ne nécessitent pas d'être restructurées en profondeur", a indiqué Bruno Benoliel à Dow Jones.

Le dirigeant estime que le risque d'intégration de ces entreprises est maîtrisé. "Ces acquisitions sont intégrées par les dirigeants des divisions opérationnelles concernées, ce qui limite le risque lié à l'intégration de front de plusieurs sociétés pour une seule équipe de management", a-t-il expliqué. "Par exemple, l'intégration de nos deux dernières acquisitions en Allemagne est menée par le patron de notre branche allemande".

Un potentiel intact et des moyens pour le réaliser

Alten juge disposer des moyens de ses ambitions en matière de croissance externe, avec un flux de trésorerie libre annuel compris entre 30 et 40 millions d'euros après dividende et investissements. "En cas d'opportunité, le groupe dispose en outre de 180 millions d'euros de lignes de crédit", a souligné son directeur financier.

Le potentiel du groupe à l'international reste significatif. Y compris en Allemagne, où Alten estime avoir atteint la taille critique avec près de 2.000 ingénieurs. "En comparaison, nous comptons plus de 8.000 consultants en France", a souligné Bruno Benoliel. En matière de croissance externe, le groupe se concentre sur le Bénélux, l'Italie du Nord et la Scandinavie. "Alten cherche également à se développer en Amérique du Nord et en Chine, des marchés qui s'ouvrent au conseil en technologie mais qu'il faut encore évangéliser", a indiqué son directeur financier.

Mercredi vers 12h00, Alten s'inscrivait en recul de 1,5% à 33,48 euros. Le groupe a fait part avant Bourse d'un repli de 5,5% à 34,2 millions de son résultat net au premier semestre. Mis à part une charge pour litige avec l'URSSAF, pour un montant non précisé, les analystes ont généralement jugé sa performance semestrielle conforme aux attentes.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com