A Novo a présenté le mois dernier un projet de consolidation financière destiné à restructurer sa dette. Richard Seurat, son PDG, revient avec Cercle Finance sur les implications du projet, qui doit être présenté aux actionnaires à la fin du mois, et en profite pour réaffirmer les objectifs de son groupe pour l'exercice 2008/2009.

Cercle Finance: Comme s'est déroulée la procédure de regroupement d'actions engagée le mois dernier?

Richard Seurat: Il s'agit d'un franc succès puisqu'il ne reste qu'environ un millions d'actions regroupées à attribuer, ce qui est relativement peu eu égard aux 6,8 millions de nouvelles actions issues du regroupement des 136 millions d'actions qui existaient précédemment. Rappelons que l'opération consistait à proposer une nouvelle action pour 20 titres anciennement détenus, et donc à diviser le nombre d'actions en circulation dans le même ordre de grandeur. Point positif, l'opération nous a permis de nous extraire de notre longue histoire de 'penny stock' sans entraîner de remous au niveau du cours de Bourse. Depuis le 19 décembre dernier, date du regroupement effectif, le cours de l'action oscille en effet entre 2,3 et 2,6 euros.

CF: Quel est l'intérêt, du point de vue des actionnaires, du projet de consolidation financière qui sera proposé lors de l'AG du 27 janvier prochain?

RS: Il est double. Le projet permet d'abord de pérenniser l'activité du groupe, qui s'est trouvé dans une situation d'impasse vis-à-vis de ses fournisseurs au mois d'octobre du fait de la crise financière et du resserrement du crédit. A cette date, il nous fallait impérativement trouver 15 millions d'euros, sans pouvoir avoir recours à des cessions d'actifs compte tenu de l'état très difficile du marché du crédit. Le schéma proposé, qui consiste en la conversion de 15 millions d'euros de dette sénior en fonds propres, va permettre de rétablir l'équilibre économique du groupe en lui permettant de payer moins de frais financiers et de générer plus de cash in fine.

En ce qui concerne les actionnaires, le projet donne droit à la souscription pendant un an d'une action nouvelle par bloc de cinq actions regroupées à un prix de 1,6 euro puis, pendant l'année suivante, à deux actions nouvelles à un prix d'exercice unitaire de 2,4 euros. Cela correspond à la distribution de quelque quatre millions d'euros aux actionnaires existants, soit un très fort effet relutif. Le projet est crédible, finalisé et pérenne: je ne peux qu'encourager les actionnaires à le ratifier le 27 janvier.

CF: Pourquoi vous êtes-vous directement associé à l'opération?

RS: C'est Christian Guilbert, l'ancien dirigeant et administrateur de Stef-TFE à l'origine de la création de Genesis Partners - la société qui reprend une partie de la dette d'A Novo - , qui a exigé l'implication de l'équipe de management. C'était pour lui une condition 'sine qua non' pour mener à bien l'opération. Pour sa part, le conseil d'administration du groupe a décidé d'associer les actionnaires à la transaction. Notons que la participation de Genesis sera ramenée de 47,8% à 36,5% du capital en cas d'exercice total des BSA.

CF: Du point de vue des fondamentaux, comment s'annonce l'année 2009?

RS: Sur le terrain, nous ne ressentons pas les effets de la crise économique. Une étude récemment commandée montre que notre domaine d'activité, la maintenance de produits électroniques, devrait croître entre 10% et 12% au cours des prochaines années. Le mécanisme est logique: en période de crise, les ménages consomment moins, mais font plus régulièrement appel aux services de réparation et d'après-vente. Malgré cela, nous avons été lourdement impactés par la crise du crédit, qui a rendu nécessaire l'opération proposée.

Nous confirmons d'ailleurs notre objectif d'une croissance de l'ordre de 8% du chiffre d'affaires, supérieur 375 millions d'euros, pour le nouvel exercice 2008/2009. Nous pouvons également réaffirmer notre prévision d'un résultat opérationnel avant dépréciation des goodwill supérieur à 12,5 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice.

Copyright (c) 2009 CercleFinance.com. Tous droits réservés.