Il s'appelle Jean-Marie Hullot. Ancien chercheur de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique), l'homme n'a strictement rien à voir avec l'écologiste convaincu, fondateur d'Ushuaïa. En revanche, ses compétences en matière d'interfaces graphiques sont reconnues dans le monde entier.

Steve Jobs et Jean-Marie Hullot se connaissent depuis une quinzaine d'années. À l'époque, le premier vient de lancer son premier Macintosh et s'est vu gentiment remercié de sa propre société ; ce qui ne l'empêche pas de fonder NeXT dans la perspective de développer un ordinateur grand public.

Le second a créé un système qui permet de développer des interfaces graphiques pour Macintosh justement : France SOS Interface.

À la demande de Steve, les deux hommes travailleront ensemble pendant une dizaine d'années, avant de vaquer à leurs propres occupations. C'est en 2001 que tout va se jouer. Les deux amis se croisent à Paris. Jean-Marie Hullot suggère alors au fondateur d'Apple de se lancer dans la téléphonie mobile.

« Steve avait repoussé ma proposition », explique Hullot. En dépit des hésitations manifestes de l'homme d'affaires, celui-ci propulse le développeur, directeur technique des applications et vice-président de la branche mobiles du groupe de Cupertino, bien que l'activité soit encore balbutiante aux Etats-Unis.

Pendant cinq ans, l'équipe de Hullot travaille à Paris, dans le plus complet secret, au développement d'applications et de services pour les téléphones mobiles. L'ombre de l'iPhone commence à émerger.

Et en 2005, Apple se résout enfin à lancer son propre téléphone. Pourtant, malgré l'insistance de Steve Jobs, le Français refusera de déménager avec sa famille pour la Californie. Et celui qui avait convaincu Apple d'investir le marché de la téléphonie mobile ne participera pas à la mise au point de l'iPhone...