(Actualisé avec le département d'Etat § 4)

NEW YORK, 27 décembre (Reuters) - Le pétrole cessera de transiter par le détroit d'Ormuz si les exportations iraniennes d'hydrocarbures font l'objet de sanctions internationales, a averti mardi Mohammad Reza Rahimi, premier vice-président de la République islamique, ce qui a provoqué une forte hausse des cours du brut.

"S'ils (les Occidentaux) imposent des sanctions sur les exportations iraniennes, alors plus une goutte de pétrole ne passera le détroit d'Ormuz", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle Irna.

La marine de guerre iranienne mène depuis samedi un exercice de dix jours dans le détroit d'Ormuz et les zones avoisinantes. "Nos ennemis ne renonceront à comploter contre l'Iran que si nous leur donnons une bonne leçon", a ajouté Rahimi.

A Washington, le porte-parole du département d'Etat Mark Toner a parlé de "fanfaronnade" et estimé que Rahimi cherchait à faire diversion pour qu'"on ne parle pas de la vraie question, c'est-à-dire le non respect par l'Iran de ses obligations dans le domaine nucléaire".

Environ un tiers du pétrole transporté par voie maritime a transité par le détroit en 2009, selon l'Agence américaine d'Information sur l'Energie (EIA) et les équipages de l'US Navy affectés à la sécurité de la zone.

L'essentiel du pétrole exporté par l'Arabie saoudite, l'Iran, les Emirats arabes unis, le Koweït et l'Irak ainsi que la quasi-totalité du gaz naturel liquéfié en provanance du Qatar emprunte cette voie de 6,4 km de large entre les rives du sultanat d'Oman et les cotes iraniennes.

La crise suscitée par le programme nucléaire iranien s'est aggravée depuis la publication, le 8 novembre, du dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) selon lequel Téhéran aurait bien cherché à se doter de l'arme atomique et pourrait continuer à le faire, malgré ses démentis.

Ce n'est pas la première fois que Téhéran menace de fermer le détroit et les dirigeants européens n'ont pas explicitement appelé à un embargo sur les exportations de pétrole iranien. L'UE importe 450.000 barils de brut iranien par jour.

Les marchés à terme de brut de la mer du Nord ont gagné plus d'un dollar pour atteindre 109 dollars le baril.

L'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, se dit prête comme d'autres Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à accroître ses livraisons en cas d'embargo européen contre l'Iran, selon des sources industrielles. (Robert Gibbons, Ramin Mostafavi et William Hardy, Jean-Philippe Lefief, Hélène Duvigneau et Guy Kerivel pour le service français)