Selon des informations révélées hier soir par la CFDT, Arcelor Mittal envisagerait la fermeture d'ici à avril 2009 de l'aciérie électrique et du train à biellettes (cylindres de métal) de Gandrange, en Moselle, ce qui pourrait conduire à la suppression de 700 des 1000 postes que compte le site.

«Si c'est vrai, c'est incompréhensible», déclare Marcel G., un lamineur de 53 ans employé depuis 23 ans dans l'usine mosellane. «La demande mondiale d'acier n'a jamais été aussi forte et les bénéfices d'ArcelorMittal aussi élevés. Et on voudrait fermer Gandrange?», ajoute-t-il.

Seul le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches seraient conservés dans l'établissement, affirmait le syndicat dans un communiqué fondé sur «une rumeur aux présomptions de véracité fortes». Mittal Steel avait acheté le site de Gandrange à Usinor pour un franc symbolique en 1999, avant la fusion avec Arcelor.

Marc Barthel, responsable du syndicat CGT d'ArcelorMittal France, a déclaré que «si 700 emplois sont supprimés dans l'usine, ce sont 1.500 emplois de sous-traitance qui sont menacés dans la chaudronnerie, la mécanique ou les transports». Les responsables politiques de la région sont également sur le qui-vive, à l'image d'Aurélie Filippetti, députée (PS) de la circonscription, très mécontente : «Mittal s'était engagé à maintenir l'emploi en reprenant Arcelor en 2006. Vouloir fermer, même partiellement, le site est scandaleux alors que la demande d'acier explose».

Pour l'exercice en cours, la Fédération internationale de l'acier prévoit une hausse de 6,8% de la demande mondiale, tirée notamment par la Chine et l'Inde. Au troisième trimestre 2007/2008, ArcelorMittal a enregistré un résultat net de 2,96 milliards de dollars (2,155 milliards d'euros), en progression de 35,6%.