Le président du directoire du groupe, Luc Oursel, a en outre réaffirmé lors d'une conférence l'objectif d'Areva d'engranger dix nouvelles commandes d'EPR d'ici à fin 2016, malgré les revers connus par ce réacteur en 2012 en République tchèque et en Finlande. (voir et )

"Il y a une concurrence très vigoureuse, en particulier de nos amis russes et japonais (...) Nous n'avons pas la prétention de prendre toutes les commandes (...) mais je reste convaincu qu'il y a de la place pour maintenir cet objectif", a-t-il déclaré.

Luc Oursel a également dit espérer une conclusion d'ici à la fin du premier semestre des discussions en cours avec EDF et le chinois CGNPC autour d'un nouveau réacteur de moyenne puissance.

Areva, dont l'Etat français contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital, a confirmé l'ensemble de ses objectifs, qui incluent pour 2013 un flux de trésorerie des activités opérationnelles à l'équilibre.

Cet indicateur, qui traduit sa capacité à autofinancer ou non son développement, est ressorti à -854 millions d'euros en 2012 contre -1,4 milliard en 2011.

"En 2013, on ne veut pas dépenser ou investir plus que ce qu'on va percevoir de nos clients (...) C'est la clé de notre liberté d'action dans le futur", a déclaré à la presse le directeur financier d'Areva, Pierre Aubouin.

"Si on veut être maîtres de notre destin et capables de décider les projets de croissance et les activités sur lesquelles ont veut se renforcer, il faut qu'on soit en mesure de financer notre croissance. On ne peut pas passer notre temps à vendre par appartement une partie du portefeuille pour en constituer une autre", a-t-il ajouté.

Pierre Aubouin a également indiqué qu'Areva avait comme "hypothèse" de renouer avec un bénéfice net en 2013.

PERTES DE VALEUR DANS L'AMONT

Il vise également un excédent brut d'exploitation (Ebitda) supérieur à 1,1 milliard d'euros en 2013, après un montant de 1,2 milliard en 2012 (+14,6%).

Le groupe accuse au titre de 2012 une perte nette part du groupe de 99 millions d'euros, en nette amélioration par rapport aux 2,5 milliards de 2011 qui comprenaient des dépréciations d'actifs massives.

Il a dû enregistrer au second semestre une nouvelle provision de 100 millions d'euros au titre du réacteur EPR en construction en Finlande, qui connaît d'importants retards et surcoûts, pour un total de 400 millions en 2012 et de 3,2 milliards depuis le début du chantier.

Areva a aussi inscrit dans ses comptes des pertes de valeur de 143 millions d'euros dans l'amont - liée notamment au report d'un projet d'usine d'enrichissement d'uranium aux Etats-Unis - et une provision de 165 millions au titre d'un contrat de modernisation de réacteur en Europe sur lequel il n'a pas souhaité donner de détails.

Son résultat opérationnel a atteint 118 millions d'euros en 2012, contre une perte de 1,9 milliard en 2011, et son chiffre d'affaires - déjà publié - a été de 9,3 milliards (+5,3%).

Areva confirme viser en 2013 une croissance organique de 3% à 6% pour ses activités nucléaires et des ventes de 600 millions d'euros dans les renouvelables, quasiment stables.

Pour la période 2015-2016, il table sur une croissance organique de l'ordre de 5% à 8% par an pour ses activités nucléaires et des ventes supérieures à 1,25 milliard d'euros dans les renouvelables à horizon 2015.

PAS DE DIVIDENDE

Areva souhaite également ramener ses investissements bruts à 1,3 milliard d'euros par an en moyenne sur la période 2014-2016, après un pic de 2,1 milliards en 2012, et cible un cash flow opérationnel libre avant impôts positif supérieur à un milliard d'euros par an à partir de 2015.

La société ne versera pas de dividende au titre de 2012 et prévoit de déterminer celui pour 2013 dans la limite de 25% de son résultat net part du groupe.

Pierre Aubouin a également indiqué que l'endettement, qui atteignait 3,9 milliards à fin 2012, devrait rester à peu près stable cette année.

Le plan de réduction de coûts du groupe de 1 milliard d'euros à horizon 2015 est "sécurisé à 80%" et atteint d'ores et déjà 450 millions en année pleine.

Le programme de cessions de 1,2 milliard d'euros, qui s'est notamment traduit par une sortie du capital d'Eramet, est pour sa part déjà réalisé avec un an d'avance sur le plan stratégique présenté fin 2011.

Avant la publication des résultats annuels, l'action Areva a clôturé en hausse de 0,47% à 12,93 euros, affichant un gain de 0,9% depuis le début de l'année après un plongeon de près de 33% en 2012. Sa capitalisation boursière atteint 4,95 milliards.

Edité par Dominique Rodriguez

par Benjamin Mallet