Pékin (awp/afp) - Xiaomi, géant chinois des smartphones en pleine expansion internationale, se prépare pour une introduction à la Bourse de Hong Kong, mais a également déposé une demande pour une cotation secondaire en Chine continentale, selon une annonce des régulateurs chinois des marchés.

La demande de Xiaomi figurait vendredi sur le site de la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC), sans aucun détail sur l'éventuel calendrier de l'opération.

La demande du groupe, quatrième fabricant mondial de smartphones, est en cours d'examen, précise le régulateur.

Or, la CSRC vient juste de publier jeudi de nouvelles règles, effectives immédiatement, permettant d'autoriser certains groupes déjà cotés à l'étranger à émettre en Chine continentale des "certificats d'actions chinois" (CDR), des titres alternatifs qui constituent de facto une cotation secondaire de l'entreprise.

Ces derniers seraient accessible à des investisseurs chinois via des fonds désignés expressément par les régulateurs.

L'objectif ostensible est d'attirer à Shanghai et Shenzhen des colosses technologiques chinois ayant préféré s'introduire à Wall Street (Baidu, Alibaba...) ou à Hong Kong (Tencent).

Dans le même temps, Pékin tâche de convaincre les "licornes" chinoises --des start-up valorisées à plus d'un milliard de dollars-- de se faire coter en Chine, dans le cadre de son ambitieux agenda 2025 visant à faire émerger des champions technologiques nationaux.

Xiaomi pourrait ainsi devenir la première firme technologique à bénéficier des nouvelles règles sur l'émission de CDR... alors même que son introduction à la Bourse de Hong Kong ne s'est pas pour l'heure concrétisée.

Selon l'agence Bloomberg, Xiaomi espère lever au total sur les marchés d'actions 10 milliards de dollars américains: un tel montant représenterait la plus grosse introduction depuis celle du géant chinois de l'e-commerce Alibaba à New York en 2014, et valoriserait l'entreprise autour de 100 milliards de dollars.

La décision de Xiaomi, dévoilée début mai, d'être coté à Hong Kong plutôt qu'à Wall Street, représentait une victoire pour l'ex-colonie britannique, soucieuse de conserver son aura de grande place financière asiatique.

Fondé en 2010, Xiaomi ("Petit-riz" ou "Millet" en mandarin) a connu un essor fulgurant grâce à sa recette initiale de proposer des appareils haut de gamme mais abordables, en sabrant les coûts de production et en les vendant directement en ligne, fédérant une communauté de fans inconditionnels.

Même si le groupe réalise d'ambitieuses percées sur quelques marchés émergents, notamment en Inde, il écoule encore l'écrasante partie de sa production en Chine, où il a été un temps le numéro un du marché du smartphone... avant de subir la concurrence acérée de fabricants locaux aux produits meilleur marché, Oppo et Vivo.

afp/rp