New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont très légèrement baissé lundi dans un marché manquant de nouveaux éléments sur les perspectives d'offre, d'autant que l'activité était limitée par un jour férié sur la plupart des marchés européens.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a perdu sept cents à 39,39 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a perdu 17 cents à 40,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), les échanges européens étant drastiquement réduits par l'absence de nombreux investisseurs pour le lundi de Pâques.

"Le marché a perdu de son élan pour le moment", a résumé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. "On va se contenter d'attendre tant que l'on ne prendra pas connaissance d'éléments encourageants, que ce soit sur le niveau des réserves, sur l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ou sur le plan macroéconomique".

Les cours ont enregistré la semaine précédente leur première baisse hebdomadaire depuis un mois et demi, face à l'annonce d'un bond hebdomadaire de près de dix millions de barils des stocks américains de brut, après avoir observé un rebond massif depuis le début février.

Certes, les investisseurs digèrent aussi des éléments plus favorables sur l'offre américaine, puisqu'ils avaient pris connaissance juste avant le week-end d'un nouveau déclin du nombre de puits en activité aux Etats-Unis.

Au plus bas depuis 2009, ce décompte, établi chaque semaine par le groupe de services pétroliers Baker Hughes, "laisse penser que le déclin de la production américaine va continuer au cours de l'année", a jugé Bart Melek, de TD Securities.

- Spéculations -

Néanmoins, lundi, après une ouverture dans le vert à New York, "les marchés pétroliers n'ont pas réussi à maintenir leur légère hausse car c'est sur la progression des réserves que les investisseurs se mettent à se concentrer, et moins sur l'espoir que la surabondance se transforme en déficit après une réunion entre la plupart des membres de l'Opep et la Russie", a résumé Tim Evans, de Citi.

Cette réunion, prévue à la mi-avril, s'inscrit dans le sillage d'un accord de gel de l'offre entre l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, et la Russie, dont l'annonce avait largement contribué à déclencher le rebond des cours, après une chute en début d'année au plus bas depuis 2003.

La réunion d'avril suscite l'espoir de certains observateurs car elle impliquera une quinzaine de pays et non plus seulement les quatre signataires de l'accord de février, qui a également été conclu par le Qatar et le Venezuela.

Néanmoins, "puisque le but affiché n'est que de confirmer un gel de la production au niveau de janvier, on ne peut guère s'attendre à une issue encourageante", a prévenu M. Evans, craignant que le marché replonge avant même la tenue de la réunion.

A l'inverse, Bernard Aw, de IG Markets, estimait que si les participants "décident d'une façon ou d'une autre un gel de la production, les cours devraient progresser bien au-delà des 40 dollars".

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