Zurich (awp) - Le groupe BTG Pactual, actuel propriétaire de BSI, a fait une demande d'indemnisation à l'assureur italien Generali, à qui il avait racheté celle-ci pour 1,25 mrd CHF, en raison d'éventuelles pertes liées aux activités de la banque tessinoise dans l'affaire 1MDB, un fonds public malaisien au centre d'un scandale international de corruption. Selon une dépêche de Bloomberg, aucun montant n'a été articulé dans la mesure où les coûts potentiels ne sont pas encore connus.

Au cours des derniers mois, plusieurs cadres de la filiale singapourienne de BSI ont quitté leurs fonctions, y compris trois membres du comité ayant approuvé d'importants nouveaux clients potentiellement liés à l'affaire, rappelle mercredi l'agence américaine. Elle précise qu'actuellement, aucun employé de BSI, ni la filiale en tant que telle, n'ont été formellement inculpés par les autorités locales.

Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, les récents départs de BSI Singapour incluraient le responsable de la conformité fiscale et un directeur de la gestion de fortune de la filiale. Le directeur des opérations (COO) pour l'Asie a également quitté l'établissement pour revenir s'établir en Suisse, a confié un porte-parole de BSI à Bloomberg. Le COO n'a pour sa part pas répondu aux sollicitations de l'agence.

PROVISIONS CONTRACTUELLES

Face aux griefs de la société d'investissement brésilienne, Generali a rappelé de son côté qu'elle était protégée par "plusieurs provisions contractuelles, y compris un devoir d'atténuation de BTG et une franchise considérable, susceptible de limiter les prétentions de BTG à une compensation de quelque dommage que ce soit".

Le géant italien de l'assurance a également reproché à BTG de ne pas faire une demande chiffrée et de ne fournir aucune preuve détaillée pour étayer un quelconque manquement à ses obligations.

Le dernier acquéreur de BSI, le gestionnaire de fortune zurichois EFG International, avait pour sa part déclaré lors de l'annonce de la transaction fin février, qu'il disposait d'une protection judiciaire "considérable". Un propos réaffirmé le 31 mars devant les analystes par son directeur financier (CFO), Giorgio Pradelli, qui avait précisé qu'une somme "substantielle" avait été provisionnée, sans fournir plus de détails à ce sujet.

Le même jour, le directeur général (CEO) de BSI, Stefano Coduri, avait affirmé que l'établissement avait cessé toutes ses activités en Malaisie en raison de l'affaire, mais n'avait pas voulu s'étendre sur le détail des activités dans ce pays, invoquant les "enquêtes officielles en cours".

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