New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en hausse, mardi, enivrée par de bons résultats de banques, le repli des taux obligataires et la perspective d'une élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

Dow Jones (+1,85%) et S&P 500 (+0,64%) ont établi un nouveau record en clôture, tandis que le Nasdaq (+0,20%) l'a frôlé.

Wall Street "a le meilleur des deux mondes. Une Fed (banque centrale américaine) qui va baisser les taux et une économie qui se porte toujours bien", a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com pour justifier cette nouvelle poussée.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est descendu à 4,15%, soit son plus bas niveau depuis quatre mois.

Les opérateurs parient même maintenant sur trois baisses de taux de la Fed d'ici la fin de l'année, contre deux seulement il y a encore une semaine.

En outre, "le marché s'enthousiasme à l'idée d'une victoire de Trump", a ajouté Adam Sarhan, de 50 Park Investments, les investisseurs attendant du candidat républicain un régime fiscal favorable et un mouvement de dérégulation.

Les secteurs de l'énergie, de l'industrie et de la finance, qui bénéficieraient d'une telle politique, ont été particulièrement en vue, mardi.

Même un sursaut inattendu des ventes de détail n'a pas perturbé la place new-yorkaise, alors qu'une accélération de la consommation pourrait être de nature à relancer l'inflation.

Hors automobile, essence, matériaux de construction et restauration, les ventes au détail ont grimpé de 0,9% sur un mois en juin aux Etats-Unis, alors que les économistes ne prévoyaient qu'une progression de 0,1%.

Autre motif de satisfaction pour les traders, "la rotation hors des valeurs technologiques vers les petites et moyennes valeurs est enfin en train de se produire", a souligné Adam Sarhan.

Après avoir stagné durant tout le premier semestre, l'indice Russell 2000, qui réunit des PME, vient de prendre plus de 10% en quatre séances.

Le marché a aussi salué les résultats de grandes banques, globalement jugés satisfaisants.

Les comptes trimestriels de Bank of America, supérieurs aux anticipations, ont ainsi été salués (+5,35%), bien que le bénéfice soit en baisse.

Comme pour ses grands concurrents, l'établissement a surfé sur le rétablissement de la banque d'investissement, avec une hausse de 29% des commissions dans cette activité.

Morgan Stanley a également profité de ce redressement (+0,91%).

Quant à la banque et gestionnaire d'actifs Charles Schwab, elle a été malmenée (-10,18%), malgré des résultats en ligne avec les attentes. Les investisseurs ont été déçus par les ouvertures de comptes et le revenu moyen par transaction.

Ailleurs à la cote, le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group (TMTG), a subi des prises de bénéfices (-9,09%) au lendemain de l'investiture officielle du promoteur immobilier comme candidat républicain à la présidentielle américaine.

Les investisseurs réagissaient aussi à la revente annoncée de plus de 37 millions de titres par la société d'investissement Yorkville Advisors, soit près de 20% des actions de TMTG.

Le titre, extrêmement volatil, avait gagné quasiment 41% en trois séances.

L'assureur santé UnitedHealth, première pondération du Dow Jones (8,4% de l'indice), est monté de 6,50%, les opérateurs étant plutôt rassurés par des résultats meilleurs qu'attendu malgré l'impact d'une cyberattaque.

Cette dernière a touché, fin février, sa plateforme de collecte et versement de frais de santé, paralysé durant plusieurs semaines.

Le géant des sites de rencontres Match Group s'est envolé (+7,46%). Le Wall Street Journal rapporte que la société d'investissement activiste Starboard Value en contrôle environ 6,5% et réclame aux dirigeants d'investir davantage dans sa plateforme vedette, Tinder.

Tesla a poursuivi sa progression (+1,55%). Son patron, Elon Musk, a annoncé qu'il allait déplacer les sièges de SpaceX et X (ex-Twitter) au Texas, où se trouve déjà celui de Tesla.

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