AMSTERDAM, 31 mai (Reuters) - Une restructuration de la dette publique espagnole n'est "pas souhaitable, pas faisable et en outre pas nécessaire", estime Charles Dallara, le président de l'Institut de la finance internationale (Ifi), dans un entretien publié jeudi par un quotidien néerlandais.

"La Grèce était un cas exceptionnel. La taille de l'économie espagnole est trop importante pour une implication du secteur privé", a-t-il dit au Het Financieele Dagblad.

Dans le cadre de ses fonctions à la tête de l'Ifi, qui représente un grand nombre des principales banques mondiales, Charles Dallara a passé plusieurs mois à Athènes pour participer aux négociations sur la restructuration de la dette souveraine grecque.

L'Espagne est aujourd'hui confrontée simultanément à la montée régulière des coûts de financement de sa dette et aux difficultés de ses banques, conséquences de l'éclatement de la bulle immobilière. Les autorités ont annoncé notamment leur intention d'apporter quelque 19 milliards d'euros à Bankia , la quatrième banque du pays.

Pour Charles Dallara, l'une des solutions aux difficultés de Madrid pourrait consister à laisser les fonds de soutien de la zone euro investir directement dans les banques espagnoles.

"Le fonds européen doit grossir et doit être utilisé de manière plus flexible", a-t-il dit. "Le problème consiste à rompre le lien problématique entre l'Etat et les banques."

La Commission européenne a évoqué mercredi la possibilité que le Mécanisme européen de stabilité (MES) investisse directement dans les banques. (voir )

Dans l'entretien au Het Financieele Dagblad, Charles Dallara estime aussi que la résolution de la crise de la dette en Europe pourrait passer par le report de l'application des nouvelles exigences de solvabilité imposées aux banques et par l'étalement sur une ou deux années supplémentaires de la baisse des dépenses des Etats.

Il s'est dit confiant sur la Grèce en dépit des incertitudes politiques à l'approche des élections législatives du 17 juin. (Gilbert Kreijger, Marc Angrand pour le service français, édité par Natalie Huet)