"Le remplacement précipité du président du directoire ne ferait qu'accroître le risque de rupture et ne pourrait donc pas être dans l'intérêt d'investisseurs à long terme tels que Union Investment", a déclaré Janne Werning, analyste chez Union Investment.

"L'ampleur des risques de litiges ne sera pas plus claire avant l'année prochaine, c'est pourquoi nous pensons qu'il est juste et nécessaire d'accorder plus de temps à la direction", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé ce week-end.

Ingo Speich, gestionnaire de fonds chez Deka Investment, a de même déclaré vendredi qu'un changement de direction ne ferait qu'aggraver les choses. "Il ne peut être dans l'intérêt de personne de voir les opérations quotidiennes négligées, en plus de tout le chaos existant", a-t-il déclaré lors de l'AG.

De son côté, DWS, la branche gestion d'actifs de Deutsche Bank, a déclaré lundi ne voir également aucun intérêt à ce stade à remplacer la direction du groupe.

Deka et Union figuraient parmi les 20 principaux investisseurs qui ont refusé lors de l'AG d'approuver l'action du directoire pour l'exercice 2018, tandis que DWS s'est abstenu.

Bayer a perdu environ 30 milliards d'euros de capitalisation boursière depuis qu'en août dernier la justice américaine a jugé que Monsanto aurait dû avertir des risques présumés de cancer liés à l'utilisation du Roundup, son herbicide au glyphosate. Plus de 13.000 plaignants réclament des dommages et intérêts à Monsanto.

En Bourse à Francfort, l'action Bayer ex-dividende perd 1,8% lundi en milieu de matinée. Hors cet impact ex-dividende de 2,8 euros, le titre est en hausse.

"La probabilité que Bayer devienne une cible pour des investisseurs activistes (ou une cible pour une prise de contrôle) augmente à nouveau", estime dans une note Markus Mayer, analyste de Baader Helvea.

"Des investisseurs comme Union Investment sont enclins à donner une dernière chance (au président du directoire Werner) Baumann, car sinon, sans patron, la société devient une cible de rachat", renchérit un trader basé à Francfort.

(Ludwig Burger, Dominique Rodriguez pour le service français)