NEW YORK, 20 août (Reuters) - Les discussions entre le distributeur en difficultés Best Buy et son fondateur Richard Schulze pour retirer le groupe de la cote ont été rompues, Richard Schulze ayant rejeté l'offre de Best Buy de procéder à un examen des livres de compte.

Le groupe de produits électroniques a indiqué dimanche avoir fait preuve d'une "grande flexibilité", en offrant 60 jours à son fondateur pour mettre sur pied un accord et proposer son offre de rachat directement aux actionnaires à partir de janvier.

"Monsieur Schulze n'a pas accepté la proposition de l'entreprise", indique Best Buy dans un communiqué.

Une source proche du dossier a fait savoir que Richard Schulze et son équipe étaient "choqués" par le communiqué de Best Buy car ils pensaient être toujours en discussions pour un accord sur le processus d'ouverture des livres de compte (due diligence).

"Je suis déçu et surpris par l'arrêt brutal de nos discussions décidé par le conseil d'administration de Best Buy", a commenté Richard Schulze dans un communiqué publié tôt lundi.

Dans le même temps, Best Buy a nommé Hubert Joly, ancien directeur du groupe de tourisme Carlson, comme nouveau directeur général en remplacement de Mike Mikan qui assurait l'intérim, rapporte lundi le Wall Street Journal.

Richard Schulze, 71 ans et ancien président de Best Buy, a annoncé dans une lettre adressée au conseil d'administration du distributeur ce mois-ci qu'il était intéressé pour s'associer avec des fonds d'investissement afin de racheter le groupe. Il offre 24 dollars à 26 dollars par action.

Toutefois, plusieurs obstacles l'empêchent de faire une offre officielle. Une disposition du droit de l'Etat de Minnesota ne lui permet pas de passer par des sociétés de capital-investissement. En outre, il n'a pu avoir accès aux chiffres financiers du groupe.

Selon Best Buy, la proposition du conseil d'administration aurait permis à Richard Schulze de déroger à la loi du Minnesota et la possibilité de faire une offre définitive.

Le groupe a demandé à son fondateur d'accepter "certaines protections pour Best Buy et ses actionnaires, dans le but de limiter les distractions extérieures", en échange de l'ouverture de ses livres de compte. Il n'a pas détaillé ses conditions.

Le distributeur avait auparavant qualifié la proposition de Richard Schulze d'"hautement conditionnelle" et lui avait demandé de donner le nom des fonds d'investissement avec qui il comptait s'associer.

Richard Schulze, qui détient environ un cinquième du capital de Best Buy, a indiqué prévoir de financer l'opération par le biais de sociétés de capital-investissement et d'un refinancement de dette. Il compte également réinvestir environ 1 milliard de dollars de ses propres actions. (Michael Erman, Blandine Hénault pour le service français, édité par Nicolas Delame)