Contexte
Au troisième trimestre, les banques françaises ont présenté de bons résultats. Le bénéfice de la Société Générale a augmenté de 57%, en un an, à 836 millions d'euros. Le résultat du Crédit Agricole a atteint 1,46 milliard (+ 2%), et celui de la BPCE, 810 millions (+4%). Quant à BNP Paribas, ses profits ont atteint 1,5 milliard d'euros (+11%). Les établissements ont bénéficié de conditions de marché favorables tout en commençant à récolter les fruits de leurs plans d'économies. Pourtant, même si les activités de marché ont plutôt bien résisté, leur rentabilité a été amoindrie par les nouvelles réglementations. Elle se situe désormais aux environs de 10-12 %, contre près de 48% pour la Société Générale par exemple, en 2006. Depuis deux ans, le métier de la banque de détail souffre car il est atteint par la morosité des économies européennes. Ainsi, durant le troisième trimestre 2014, le groupe Crédit Agricole, avec ses 7.000 agences en France, a subi une nette érosion de ses revenus, aussi bien dans les caisses régionales que dans sa filiale LCL.

Perspectives et Enjeux
Les professionnels estiment qu'en 2015 la banque de détail devrait enregistrer un déclin de ses performances du fait de la persistance de taux d'intérêt bas. Comme dans d'autres pays européens, les banques françaises devraient répercuter la baisse des taux sur la rémunération des dépôts des épargnants, mais la place prépondérante des livrets réglementés en France complique la donne. La rémunération du livret A, qui a déjà été abaissée à 1%, pourrait être prochainement encore minorée. La notation des banques européennes pourrait être dégradée cette année, sous la menace des incertitudes soulevées par les agences de notation. Elles mettent en avant un manque de visibilité économique, qui accroît la vulnérabilité du secteur. Moody's insiste également sur la faiblesse des profits, qui traduit la vulnérabilité structurelle et impose de nouveaux ajustements de coûts et de modèles d'activité.