Dans une interview publiée mardi par Les Echos, il déclare que "le seuil de 7% de capital rapporté aux actifs pondérés des risques, qui est désormais le chiffre clef, équivaut à un ratio d'environ 10% dans l'ancienne définition".

"Il s'agit donc d'un quintuplement de l'exigence en capital des banques puisque le seuil réglementaire minimum du ratio de fonds propres durs était jusqu'à présent de 2%", ajoute-t-il en qualifiant les décisions de Bâle d'"historiques".

Il indique que BNP Paribas ne fera pas appel au marché pour se conformer aux nouvelles normes d'ici à 2019. "Nous allons continuer à mettre deux tiers de notre bénéfice en réserve et à en distribuer un tiers", dit-il.

Baudouin Prot est opposé à l'instauration de nouvelles contraintes propres à la question du risque systémique. "Le traiter par une nouvelle surcharge en capital qui pèserait sur les établissements les plus importants serait une grave erreur", dit-il.

"On entrerait clairement dans une zone déraisonnable, conduisant directement au 'credit crunch', particulièrement en France où cinq groupes bancaires assurent plus de 80% du crédit aux entreprises", affirme-t-il.

Il ajoute que l'accroissement des exigences en capital contenues dans Bâle III "va inévitablement peser sur le coût et le volume du crédit".

Prié de dire si Bâle III va limiter pour un temps toute opération majeure dans le secteur bancaire, il répond: "Dans les prochaines années, les banques n'auront sans doute pas les moyens de réaliser des acquisitions significatives payées en cash. Bien entendu les opérations réalisées par échange de titres resteront possibles."

A propos de l'instauration d'une taxe bancaire, Baudouin Prot déclare que "contrairement à l'Allemagne ou au Royaume-Uni, cette taxe n'a aucune légitimité en France au titre de la facture passée puisque les banques n'ont rien coûté aux contribuables".

Raoul Sachs, édité par Dominique Rodriguez