Dans la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), la hausse des actions pourrait même atteindre 30 à 35%, a-t-il estimé lors d'une conférence de presse organisée par Fortis Investment.

"Les marchés émergents sont l'une de nos classes d'actifs favorites en 2010", a-t-il dit. "On estime que le consensus est trop conservateur sur la croissance des profits."

Selon ce spécialiste, ces marchés devraient représenter 30 à 40% de la capitalisation mondiale et 20 à 25% de son capital flottant, contre seulement 10% actuellement, alors que cet ensemble compte 84% de la population mondiale et pèse 50% du PIB.

Les marchés émergents restent relativement attrayants malgré leur récente envolée, avec des ratios cours/résultats escomptés pour 2010 de 12,8, inférieurs aux ratios de 14,8 aux Etats-Unis et de 14,2 dans le monde, selon le responsable de la zone. Ce ratio tombe respectivement à 11,7 et 11 par rapport aux résultats attendus en 2011 et en 2012, ce qui ouvre un potentiel de hausse sur ces marchés.

"On a un potentiel d'appréciation mécanique de 10% à 15% par an et nous pensons en plus de cela qu'il pourrait y avoir de bonnes surprises au niveau des résultats", a-t-il déclaré.

En 2009 et 2010, certaines économies émergentes, notamment en Asie, connaîtront des rythmes de croissance cinq fois plus rapides que dans les pays développés, note BNP Paribas IP.

A titre d'exemple, la société de gestion anticipe une croissance en Asie émergente de 6,2% en moyenne en 2009 et de 7,3% en 2010, puis de 8,5% en 2014, alors qu'en zone euro celle-ci devrait être de -4,2% en 2009, +0,3% en 2010 et +2,1% en 2014, et aux États-Unis de -3,4%, +1,3% et +2,4%.

La révision en hausse par Standard & Poor's de sa notation de la dette des Etats émergents et le développement rapide des échanges entre pays émergents, notamment entre la Chine et la Russie ou le Brésil, sont autant de signes du rééquilibrage progressif de l'économie mondiale, a souligné Martial Godet.

Avec la fusion des deux banques, la gestion d'actifs de pays émergents de BNP Paribas Investment Partners et Fortis Investments pèsera 54 milliards d'euros, sur un total d'actifs sous gestion et conseil de 522 milliards d'euros.

Juliette Rouillon, édité par Gilles Guillaume