Les petits Etats de la zone euro utilisent traditionnellement la syndication pour élargir la base des investisseurs qu'ils peuvent toucher. La participation des banques est censée également permettre d'obtenir un meilleur prix et d'assurer la liquidité.

Le volume de l'emprunt a été fixé à trois milliards d'euros, à un spread égal de 93 points de base au-dessus de la courbe des swaps, a fait savoir le chef de file de l'émission. Le spread indicatif était de 90 à 93 pdb. La mise à prix s'est faite à 98,971, avec un coupon de 4,25%.

La Belgique, dont la dette avoisine les 100% du PIB, a dû faire face à une forte hausse de ses coûts de financement ce mois-ci, le marché craignant que l'impasse politique dans le pays ne lui permette pas de régler ses problèmes de dette.

Le pays n'a toujours pas de gouvernement sept mois après les élections législatives. L'équipe sortante du Premier ministre Yves Leterme est chargé d'expédier les affaires courantes.

La directrice de l'agence de la dette nationale, Anne Leclercq, avait précisé lundi à Reuters qu'il était de tradition pour la Belgique de placer du papier à dix ans en janvier, et toujours sous la forme syndiquée.

L'emprunt syndiqué belge, qui arrive à échéance le 28 septembre 2021, remplace l'émission qui était prévue pour le 31 janvier. BNP Paribas Fortis, RBS, SG-CIB et UBS en tiennent le livre d'ordre.

L'écart entre les taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne et de la Belgique s'est rapproché ces derniers jours de son niveau record de 149 points atteint le 30 novembre dernier.

Lundi, l'Espagne a placé pour six milliards d'euros d'obligations à dix ans, à 225 points de base au-dessus des mi-swaps, ou 256,4 points au-dessus du Bund allemand à dix ans.

Madrid avait prévu d'émettre à dix et 15 ans jeudi mais a annulé l'opération.

La syndication permet aussi de lever davantage : la dernière adjudication de l'Espagne à dix et 15 ans n'avait permis de lever que 2,4 milliards d'euros.

Le Portugal a fait savoir qu'il comptait placer un ou deux emprunts syndiqués au cours du premier trimestre d'un montant minimum de trois milliards d'euros.

Au total le Portugal doit émettre en montant brut pour 18 à 20 milliards d'euros d'obligations en 2011.

La Belgique doit aussi émettre des certificats à trois et 12 mois dans la journée.

Ben Deighton, Nicole Dupont, Danielle Rouquié et Gregory Schwartz pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat