Ajoute commentaires, autres marchés européens et valeurs.

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en forte baisse jeudi (-2,13%), pénalisée par l'accès de faiblesse du pétrole et refusant de prendre des risques avant un long week-end de Pâques.

L'indice CAC 40 a perdu 94,30 points à 4.329,68 points, dans un volume d'échanges faible de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 0,18%.

Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 1,71% et Londres 1,49%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 1,83%.

Le marché Parisien a ouvert en baisse puis a progressivement creusé ses pertes, en suivant l'évolution des cours du pétrole.

La prudence a été de mise d'autant que le marché Parisien ferme ce jeudi soir pour une trêve de quatre jours à l'occasion des fêtes de Pâques.

"Cette pause de plusieurs jours peut expliquer que le marché ne prend pas d'initiatives à l'achat au moment même où des arguments pour vendre existent", souligne Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

Les investisseurs ont été échaudés par la baisse des cours du pétrole en Europe et à New York dans un marché déprimé par la persistance des excédents et la hausse du dollar. Les cours du baril de "light sweet crude" (WTI) de Brent, référence européenne, pour livraison en mai évoluaient sous 40 dollars.

"La corrélation est toujours la même avec le pétrole dont la baisse est un prétexte à des prises de bénéfices", indique M. Murail, rappelant que la hausse du brut avait nourri le rebond des indices boursiers depuis la mi-février.

Le marché se pose par ailleurs des questions sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) alors que certains de ses responsables ont plaidé pour une hausse des taux prochaine.

"Les investisseurs s'interrogent également sur la stratégie de la Fed après les dernières sorties médiatiques de plusieurs banquiers centraux, qui jugent que des hausses de taux peut-être plus nombreuses que celles attendues par les marchés seront nécessaires", explique le courtier Aurel BGC.

James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed de Saint Louis (Missouri) a d'ailleurs estimé jeudi que la prochaine hausse des taux n'était "peut-être pas loin" si l'économie progressait comme prévu.

Parmi les valeurs, les titres liés au pétrole et aux matières premières ont tiré le marché vers le bas. Technip a perdu 0,95% à 48,15 euros, Total 1,70% à 40,16 euros, Vallourec 8,03% à 5,52 euros, Maurel et Prom 4,76% à 3,00 euros, ArcelorMittal 2,79% à 3,66 euros et Aperam 3,69% à 31,96 euros. Ce dernier a pâti en outre d'un abaissement de sa recommandation par RBC Capital.

Engie a lâché 2,18% à 13,43 euros, alors que Total a démenti "toute négociation au sujet du rachat des activités exploration-production" du groupe énergétique, comme évoqué par des informations de presse.

Les titres industriels ont souffert à l'image de LafargeHolcim (-3,00% à 39,18 euros), Schneider Electric (-2,99% à 53,56 euros), PSA Peugeot Citroën (-3,12% à 15,05 euros) et Renault (-2,81% à 84,60 euros).

Korian a lâché 1,79% à 26,37 euros. Le numéro un européen des maisons de retraite a annoncé qu'il présenterait en septembre un plan stratégique afin de "poursuivre sa croissance", après avoir enregistré un bénéfice net en baisse de 4,2% en 2015.

Spie a reculé mécaniquement (-4,14% à 17,00 euros) après la cession par les fonds d'investissement Clayton Dubilier and Rice (CD&R) et Ardian de près de 8% du capital du spécialiste des services multitechniques aux entreprises, à travers un placement accéléré, au prix de 16,58 euros par action.

Cegedim a décollé (+7,22 à 24,65 euros), dynamisé par le retour des bénéfices en 2015, aidé par une cession et la confirmation qu'il prévoit de maintenir son excédent brut d'exploitation (Ebitda) cette année.

Pernod Ricard a perdu 3,87% à 99,98 euros, pénalisé par un abaissement de sa recommandation par Exane-BNP Paribas.

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