Credit Suisse a réduit son objectif de cours sur BP de 685 à 560 pence tout en réitérant son opinion Surperformance. La tentative "Top Kill" a échoué et l'option de confinement via une cloche (LMRP) ne constitue pas une solution permanente, rappelle dans un premier temps le broker. La meilleure chance d'arrêter la fuite apparaît être dans la construction de deux puits de secours autour de la fuite. Mais, cette solution ne sera opérationnelle qu'au mois d'août. En outre, elle n'est pas sans risque.

Dans cette perspective, le bureau d'études a relevé ses estimations de coûts de nettoyage et d'amendes pour BP.

Avec l'augmentation du débit de la fuite entre 12 à 19 000 barils par jour, le puits Macondo devrait avoir déversé d'ici le mois d'août entre 170 et 284 millions de litres de brut dans le Golfe du Mexique, soit 4 à 7 fois plus que la catastrophe de l'ExxonValdez.

Les coûts de nettoyage pourraient atteindre 15 à 23 milliards de dollars, montant auquel il faudrait ajouter environ 14 milliards de dollars d'amendes, a estimé Credit Suisse. Ce chiffre absorbe 3 ans de free cash flow de BP après dividendes et investissement avec un baril à 80 dollars et induit une hausse de 10% du taux d'endettement.
Désormais, trois options de confinement suscitent l'espoir, la cloche LMRP, l'inversion du flux de pétrole tentée par BP lors de "Top Kill" et la mise en place de dérivatifs, qui pourraient être installés rapidement et reconnectés à l'approche de la saison des ouragans.

Étant donné les chances limitées de succès, la confiance pour ces solutions restera faible jusqu'à preuve du contraire. Toutefois, Credit Suisse estime que l'existence de ces solutions pourrait limiter la fuite totale à 132,5 millions de litres, soit 3 fois l'ExxonValdez, et le nettoyage à 13 milliards de dollars.

Le courtier souligne qu'après la chute de près de 15% du titre hier (20 milliards de dollars envolés), BP se négocie actuellement à 5,12 fois ses résultats 2012, soit avec un rabais de 30% par rapports à ses pairs.