L'opération concernerait plus de 90% des 144 magasins implantés dans des villages et des centre-ville et 440 emplois que le premier groupe européen de distribution s'engagerait à pérenniser. L'enseigne Coop serait également conservée.

"Le conseil d'administration a décidé samedi de céder les magasins de proximité et de s'engager dans une négociation avec Carrefour", a dit à Reuters Christian Duvillet. "Nous nous donnons pour objectif de monter le projet dans les trois mois."

Coop Alsace, qui avait lancé un appel d'offres pour la vente de ses magasins, a retenu Carrefour, parmi dix réponses, en privilégiant, dans l'ordre, le nombre d'emplois et de magasins maintenus, la préservation de l'ancrage régional et le montant de l'offre, a précisé Christian Duvillet.

Coop Alsace pense pouvoir obtenir l'autorisation de l'autorité de la Concurrence du fait de la faible implantation de Carrefour en Alsace.

Confrontée à un endettement de 140 millions d'euros et à des pertes de 25 millions d'euros par an depuis 2008, l'entreprise avait déjà cédé ses supermarchés et hypermarchés en 2012 à Leclerc.

Elle avait également passé un accord d'approvisionnement avec Casino pour ses magasins de proximité.

Christian Duvillet estime qu'il n'y a plus de place, en Europe, pour des groupes de taille intermédiaire.

"Nous faisions 750 millions d'euros de chiffre d'affaires (avant la vente des super et hypermarchés). Comparés aux 75 milliards de Carrefour, nous ne sommes pas sur la même échelle", explique-t-il.

Coop Alsace emploie actuellement 700 salariés pour un chiffre d'affaires "approximatif" de 80 à 90 millions d'euros.

Après la vente de ses magasins de proximité, le groupe emploiera moins de 300 personnes, contre 3.000 il y a cinq ans, principalement dans trois activités, la boucherie-charcuterie industrielle, les cafétérias et la logistique.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse