Les deux enseignes ainsi que les distributeurs Carrefour et Système U ont été éclaboussés par ce scandale sanitaire dans lequel elles ont admis avoir vendu du lait contaminé malgré des rappels successifs.

"Dix nouvelles plaintes seront déposées la semaine prochaine, dont deux concernant la grande distribution, une à l'encontre de Leclerc, une concernant Auchan notamment, pour des produits qui ont été achetés jusqu'au 5 janvier 2018", a fait savoir Jade Dousselin, avocate de l'Association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS) lors d'une conférence de presse.

Les autres plaintes seront déposées contre Lactalis, qui a reconnu avoir vendu les laits contaminés. Les enseignes seront poursuivies pour mise en danger de la vie d'autrui.

Selon l'avocate, le but de ces démarches est d'imposer "une sanction" pour que ces situations ne se reproduisent pas. Pour les familles, "c'est de dire: 'vous êtes de la grande distribution, vous avez les moyens de faire en sorte que les choses soient contrôlées chez vous'", a-t-elle ajouté.

Selon Santé publique France, l’agence nationale de santé publique, 38 nourrissons ont été contaminés entre la mi-août et le 2 décembre 2017 par la salmonelle retrouvée sur l'usine de Craon (Mayenne) du producteur, dont 35 qui avaient consommé avec certitude des laits provenant de cette usine.

Le président de l'AFVLCS, Quentin Guillemain, qui rencontrait jeudi les autorités sanitaires, affirme avoir recensé dix nouveaux cas de nourrissons contaminés.

"Il y a au moins dix familles qui, à ce jour, ne sont pas recensées par Santé publique France dont les enfants ont consommé le lait en question et qui ont le test positif à la Salmonella", a-t-il dit.

Le ministère de l'Economie a fait savoir vendredi que de nouveaux contrôles avaient été réalisés dans les quinze derniers jours pour s'assurer que les produits fabriqués sur le site de Craon n'étaient plus disponibles à la vente.

Sur les 3.600 sites contrôlés, 22 établissements n'avaient pas respecté la procédure de retrait : deux magasins de grandes surfaces, qui disposaient encore de 16 produits, 13 pharmacies, qui proposaient ensemble d'une centaine de boîtes, une clinique avec une boîte entamée, et six autres types d'établissements, notamment des détaillants.

Le président du groupe Lactalis, Emmanuel Besnier, s'est défendu de tout manquement et a promis d'indemniser toutes les familles qui ont subi un préjudice.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Carrefour, Casino Guichard-Perrachon