Berlin (awp/afp) - Le fabricant allemand de plastique et de produits chimiques Covestro a annoncé lundi "entrer dans des négociations concrètes" sur son rachat par la compagnie nationale pétrolière émirati Adnoc, sur la base d'une offre valorisant le groupe à près de 12 milliards d'euros.

"Le conseil d'administration de Covestro a décidé aujourd'hui après consultation du conseil de surveillance, d'entrer dans des négociations concrètes avec Adnoc" avec comme "point de départ des discussions sur une offre possible de 62 euros par action", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cette offre, qui sera soumise aux "résultats d'un audit" réalisé par Adnoc, valoriserait Covestro à 11,72 milliards d'euros, selon un calcul de l'AFP.

"A l'heure actuelle, il n'est pas certain que les négociations à venir aboutissent à un accord", même si "les discussions menées jusqu'à présent ont montré que Covestro et Adnoc peuvent s'entendre sur les aspects essentiels d'une éventuelle transaction," a toutefois précisé Covestro.

Après cette annonce, le cours du chimiste allemand gagnait 4,84% à 53,70 euros à 10h08 GMT, sur un indice DAX en hausse de 0,51%.

Les discussions entre les deux entreprises durent depuis plusieurs mois. Leur existence a été confirmée par Covestro en septembre dernier.

Les premières approches d'Adnoc comprenaient un prix de rachat de 55 puis 57 euros par action, selon l'agence financière Bloomberg. Ce montant a ensuite été progressivement relevé au cours des discussions entre les deux entreprises.

La compagnie nationale Adnoc est le géant pétrolier des Emirats arabes unis, qui compte parmi les premiers exportateurs de brut au monde. Son patron, Sultan Al Jaber, a notamment été président de la COP28.

Covestro affiche de son côté une technologie et une expertise dans des domaines tels que le recyclage chimique et la réutilisation du CO2. Adnoc s'intéresse à ces technologies cruciales pour l'avenir de la chimie.

Le portefeuille de produits de Covestro donne aussi accès aux marchés finaux, notamment les véhicules électriques, l'isolation thermique et les adhésifs.

La chimie allemande, incarnée par des poids lourds comme BASF ou Bayer, traverse une grave crise industrielle liée au renchérissement des coûts de l'énergie depuis l'interruption des livraisons de gaz russe.

afp/al