Londres (awp/afp) - Liberty Steel, qui regroupe les activités d'acier du magnat britannique Sanjeev Gupta, a annoncé une restructuration et la mise en vente d'une usine et d'autres infrastructures au Royaume-Uni à la suite des difficultés rencontrées depuis la faillite de la société financière Greensill.

"Dans le cadre de cette restructuration, Liberty veut vendre ses activités d'alliages spéciaux et d'acier pour l'aérospatial à Stocksbridge" dans le nord de l'Angleterre, "des actifs uniques et de grande qualité" mais considérés comme "non stratégiques", explique le groupe.

"Une vente formelle des (infrastructures) de Stocksbridge" et d'autres à Brinsworth et West Bromwich, également dans le nord de l'Angleterre, "sera bientôt lancée", ajoute-t-il.

Le communiqué annonce "un accord" sur l'activité de métaux primaires de Liberty en Australie "pendant qu'un refinancement se termine et qui permettra de rembourser pleinement Credit Suisse".

Le groupe précise avoir aussi "déjà commencé un processus formel de vente" de Liberty Aluminium Technologies, et Liberty Pressing Solutions, deux autres usines en Angleterre.

Liberty, filiale du groupe GFG Alliance, holding familiale de Sanjeev Gupta, explique avoir tenu "des réunions très constructives ce week-end à Dubaï" entre Sanjeev Gupta, son nouveau comité de restructuration et transformation, et Credit Suisse Asset Management.

Credit Suisse était l'un des principaux créditeurs de Greensill, devant le japonais Softbank, et se retourne à présent vers GFG et Liberty, qui devaient des milliards de livres à la société financière en faillite.

La banque helvétique avait une exposition de quelque 10 milliards de dollars par le biais de quatre fonds pour le compte d'investisseurs dans lesquels elle avait placé des titres de dette émis par Greensill.

Depuis la chute de Greensill, l'empire de l'homme d'affaires indo-britannique Sanjeev Gupta cherche désespérément de nouveaux fonds pour éviter des fermetures d'usine chez son bras sidérurgique Liberty Steel.

Une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP début mai que Liberty Steel au Royaume-Uni était sur le point de conclure un prêt de 200 millions de livres avec la société d'investissement White Oak.

Le gouvernement a lui refusé de lui prêter des fonds, évoquant le caractère "opaque" de GFG.

Signe de ses difficultés, il a décidé de ne plus financer la banque Wyelands Bank, qui appartient à son groupe. Cette banque a remboursé quasiment tous ses clients et cherche des repreneurs, sans quoi elle sera liquidée.

La semaine dernière, le Financial Times affirmait que British Steel et sa maison mère chinoise Jingye Group seraient intéressés par une reprise des usines d'acier de Gupta.

GFG emploie environ 5.000 personnes au Royaume-Uni et 35.000 dans le monde, avec notamment les sites en France d'Ascoval à Saint-Saulve (nord) et l'usine de rails d'Hayange (Moselle), que Liberty Steel cherche désormais à vendre.

Outre ses problèmes de financement, GFG Alliance fait l'objet d'une enquête du SFO, l'équivalent du parquet financier, pour soupçons de fraude, commerce frauduleux et blanchiment d'argent chez GFG, en particulier sur ses liens financiers avec Greensill.

Greensill fait de son côté aussi l'objet d'enquêtes pour fraude comptable notamment et son modèle de financement a été accusé de s'apparenter à une fraude pyramidale.

afp/rp