Zurich (awp) - Le président de Credit Suisse, António Horta-Osório pourrait se voir adresser un blâme de la part de son conseil d'administration au cours des semaines à venir, après la violation répétée des règles de quarantaine en Suisse et au Royaume-Uni. Il n'a cependant pas trop de soucis à se faire concernant une éviction, à en croire des sources "informées" citées par le Tages-Anzeiger.

Selon ces dernières, "le conseil d'administration ne pourra pas éviter de prendre position sur ces évènements". Sollicitée lundi par AWP, la direction du numéro deux bancaire helvétique s'est refusée à tout commentaire.

Contrairement à ce qui a été affirmé, les écarts du Portugais n'ont pas suscité des remous auprès du personnel qu'en Suisse, "mais aussi à Londres et à New York", a indiqué sous couvert d'anonymat un "cadre haut-placé" de l'établissement au quotidien alémanique. Et de dénoncer les voyages effectués par le président en jet privé, alors que "les boni pour l'année 2021 au contraire vont être nettement inférieurs".

Selon cette même source, en violant à plusieurs reprises des règles sanitaires en vigueur, alors qu'il exige de ses propres troupes le strict respect des règles, António Horta-Osório "a perdu sa crédibilité et le soutien au sein de la banque".

D'autres sources attestent en outre que le nouveau président s'est créé "son propre monde" en s'isolant du reste de la banque avec sa garde rapprochée, à l'image de son ancien patron Tidjane Thiam, qui dirigeait le groupe avec un petit cercle de proches.

Les détracteurs du Portugais reconnaissent toutefois que les infractions aux règles de quarantaine ne sont pas comparables, en termes de gravité, à l'espionnage de collaborateurs de la part de la direction.

De plus, le président de Credit Suisse sait qu'il peut compter avec le soutien d'actionnaires de référence, comme la société d'investissement Harris Associates, qui juge ces incartades mineures. "L'accent doit être mis sur le problème principal dont il est question: le redressement de Credit Suisse", avait alors affirmé à Reuters son responsable des investissements, David Herro.

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