Cette opération, qui sera réglée en numéraire, permettra à Dupont de prendre pied sur un marché de niche du secteur de la chimie, celui des additifs alimentaires, jusqu'ici dominé par International Flavors and Fragrances.

Via ce rapprochement, Dupont et Danisco coopéreront par ailleurs de manière encore plus étroite dans le domaine de la technologie en matière de bio-éthanol.

L'offre lancée par Dupont sur Danisco est de 665 couronnes danoises par action, ce qui représente une prime de 25% par rapport au cours de clôture de 530 couronnes de vendredi.

Vers 10h00 GMT, le titre Danisco avait dépassé le niveau de l'offre de Dupont, évoluant à 664,50 couronnes, soit un bond de 25,38%, alors que l'indice regroupant les valeurs agro-alimentaires européennes avançait de 0,2%.

Cette acquisition pèsera sur les résultats 2011 de Dupont, à hauteur de 0,30 à 0,45 dollar par action sur un bénéfice estimé jusqu'ici par le groupe dans une fourchette comprise entre 3,30 et 3,60 dollars par action.

"Le conseil d'administration de Danisco a décidé de manière unanime de recommander aux actionnaires d'accepter l'offre", déclare le groupe danois dans un communiqué.

Jorgen Tandrup, président du conseil de Tandrup, a ensuite précisé que l'offre de Dupont avait été jugée la meilleure à l'issue de l'examen final de plusieurs propositions, ajoutant au passage qu'il ne pensait pas que le rapprochement allait soulever des difficultés en matière de concurrence.

RÉORIENTATION STRATÉGIQUE

Dupont, dont la capitalisation boursière était de quelque 45 milliards au cours de clôture de vendredi, est historiquement un chimiste et un spécialiste d'équipements de protection. Le groupe est notamment connu pour ses gilets pare-balles Kevlar et ses matériaux d'isolation pour les bâtiments Tyvek.

Sa dernière acquisition de taille avant celle de Danisco, avait porté, en 1999, sur le producteur d'engrais Pioneer pour 7,7 milliards de dollars.

Cette opération avait été présentée à l'époque comme une réorientation stratégique vers le secteur de l'alimentaire et de la nutrition.

Dupont, qui reprendra également les 500 millions de dollars de dette nette de Danisco, prévoit de financer l'opération via trois milliards de dollars de trésorerie disponible et le solde via de la dette.

Le groupe américain pense finaliser le rachat de Danisco, qui avait fait état en décembre de résultats trimestriels meilleurs que prévu, au cours du deuxième trimestre.

L'acquisition devrait avoir un effet relutif sur les bénéfices du groupe en 2012.

John Acher et Ole Mikkelsen à Copenhague et Ernest Scheyder et Megan Davies à New York, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot