Le recul le plus marqué dans les premiers échanges est pour Renault, qui chute de plus de 14%, la plus forte baisse de l'indice large européen Stoxx 600, après avoir averti jeudi sur ses résultats financiers annuels.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,44% à 5.648,19 points vers 07h30 GMT. À Londres, le FTSE recule de 0,42%. Le Dax allemand, quasiment inchangé, résiste à la tendance générale

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,13%, le FTSEurofirst 300 0,44% et le Stoxx 600 0,22%.

La croissance du produit intérieur brut de la Chine a ralenti au troisième trimestre à 6,0% sur un an, à un creux de près de 30 ans, dans un contexte de conflit commercial avec les Etats-Unis qui pèse sur la deuxième économie du monde.

Les données officielles publiées vendredi mettent en évidence le ralentissement prolongé de l'économie chinoise, après une croissance du PIB de 6,2% sur un an pour la période avril-juin, malgré les mesures de soutien engagées depuis l'année dernière par Pékin.

Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient une progression de 6,1% entre juillet et septembre par rapport à l'année précédente.

Les marchés d'actions avaient réagi prudemment jeudi à l'annonce d'un accord entre Londres et Bruxelles sur le Brexit, validé dans la foulée par le Conseil européen, mais qui doit encore être approuvé par la Chambre des communes, avec un vote prévu samedi.

VALEURS

L'actualité sur les marchés est marquée également par les comptes d'entreprises au troisième trimestre, qui tombent en pluie et ne sont, dans l'ensemble, pas très bons.

Ceux de Renault sont très lourdement sanctionnés. Le constructeur français a averti jeudi que, sur l'ensemble de l'année, ses ventes allaient se contracter et que sa marge serait plus basse que prévu dans l'automobile en raison de difficultés sur certains marchés, comme la Turquie et l'Argentine, dans un contexte général défavorable pour le secteur.

Dans le sillage de Renault, PSA abandonne 1,4%. L'indice Stoxx de l'automobile perd 1,6%, la plus forte baisse sectorielle en Europe.

La punition est sévère également pour Danone qui perd 6,36%. Les résultats du troisième trimestre publiés par le géant français de l'agroalimentaire sont inférieurs aux attentes du marché et le groupe a dit revoir son objectif de croissance du chiffre d'affaires en données comparables pour 2019, entre +2,5% et +3,0% contre autour de 3% précédemment.

Thales souffre aussi (-4,46%) après avoir abaissé jeudi son objectif de croissance organique 2019, en raison de ventes plus faibles que prévu dans ses divisions "Aérospatial" et "Défense & Sécurité".

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,18% après avoir réduit ses gains à la suite de la publication de la statistique du PIB chinois. L'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a perdu 1,3%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis un mois.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini jeudi en petite hausse, l'accord sur le Brexit et le début de la saison des résultats d'entreprises aux Etats-Unis ne suscitant qu'un optimisme modéré chez les investisseurs.

L'indice Dow Jones a gagné 23,90 points, soit 0,09%, à 27.025,88. Le S&P-500, plus large et principale référence des gérants, a pris 8,26 points, soit 0,28%, à 2.997,95. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 32,669 points (+0,40%) à 8.156,85 points.

Sur le front des résultats, les analystes s'attendent pour le moment à une baisse de 2,9% des bénéfices des entreprises du S&P-500 au troisième trimestre, selon les données IBES de Refinitiv.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat paraissent s'équilibrer. Celui des Treasuries à 10 ans évolue autour de 1,75% dans les échanges en Asie et le Bund à 10 ans varie peu dans les premières transactions en Europe, autour de -0,40%.

CHANGES

Du côté des devises, la prudence sur le front du Brexit est illustrée par un repli de la livre sterling, qui cède 0,12% face au dollar.

Le billet vert est stable face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui se traite autour de 1,1123 dollar.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut sont repartis à la baisse après avoir pris autour de 1% jeudi, le ralentissement de la croissance chinoise alimentant les craintes pour la demande.

Le Brent de mer du Nord cède 0,23% à 59,68 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) perd 0,1% à 53,89 dollars.

(Édité par Jean-Michel Bélot)

par Patrick Vignal