Washington (awp/afp) - Les amendes des autorités américaines contre les banques internationales, notamment celle menaçant Deutsche Bank, deviennent un "risque" pour la stabilité financière en Europe, a affirmé vendredi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

"Ne vous méprenez pas. Deutsche Bank a été impliquée dans toute une série de scandales. (Les autorités américaines) doivent prendre leurs sanctions mais elles doivent être équitables et efficaces", a déclaré le responsable dans un entretien à la chaîne financière CNBC.

"La dernière chose que nous voulons, c'est que ces amendes menacent la stabilité financière du secteur bancaire européen", a ajouté M. Dijsselbloem, qui participe à Washington au G20-Finances et à l'assemblée FMI-Banque mondiale.

Deutsche Bank est proche d'un accord à 5,4 milliards de dollars avec les autorités américaines pour solder un litige lié aux crédits immobiliers "subprime" de 2008-2009, selon les informations de l'AFP.

Cela constituerait une réduction par rapport à l'amende initiale de 14 milliards de dollars annoncée à la mi-septembre.

Les spéculations sur le montant de l'amende et la capacité de la banque à l'absorber ont récemment fait paniquer les marchés en Europe.

"Il y a une limite sur ce qui doit et peut être fait par rapport à la stabilité financière", a relevé M. Dijsselbloem, se plaignant que les amendes américaines aient privé les banques européennes de capitaux acquis pour renforcer leur solidité financière.

"Au cours des dernières années, si vous additionnez toutes les pénalités que les autorités américaines ont imposées aux banques européennes, cela a retiré les nouveaux capitaux que les banques européennes ont levés sur les marchés financiers", a-t-il estimé.

"Cela devient un risque", a-t-il ajouté.

Au cours des dernières années, la banque française BNP Paribas et la britannique HSBC ont ainsi dû payer des amendes respectives de 8,9 milliards et 1,9 milliard de dollars aux Etats-Unis pour des violations d'embargos.

afp/rp