Cette nomination intervient sur fond de vives tensions entre la France et la Belgique alors que le gouvernement belge souhaite renégocier la répartition entre les deux pays des garanties accordées a Dexia lors du plan de démantèlement adopte en octobre dernier.

Profitant du contexte de l'élection présidentielle en France, les autorités belges avaient indiqué début mai qu'il souhaitait voir Karel De Boeck, ancien directeur général du groupe financier Fortis, devenir directeur général de la banque à la place du Français Pierre Mariani.

Karel De Boeck, dont la nomination prend effet immédiatement succède à Francis Vermeiren, a précisé Dexia dans un communiqué.

"La Belgique a beaucoup obtenu (lors du plan de démantèlement, NDLR), ils ont nationalisé Dexia Banque Belgique, ce qui n'était pas la volonté des Français", expliquait récemment à Reuters une source proche du dossier.

"Ils vont avoir l'administrateur délégué. Si en plus ils demandent à renégocier la répartition des garanties, c'est aller un peu trop loin."

Pierre Mariani, proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy, avait reçu début mai le soutien de Michel Bouvard, le président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts.

Dexia a annoncé début mai une perte nette de 431 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année, imputable à des "éléments non récurrents", essentiellement le coût des garanties publiques couvrant ses financements et des dépréciations.

Gouvernance contestée, pertes récurrentes, probable recapitalisation, la situation de l'ancien leader mondial du financement des collectivités locales a continué de se détériorer après l'annonce de son deuxième plan de sauvetage à l'automne dernier.

Cyril Altmeyer et Matthieu Protard, édité par Benoît Van Overstraeten