L'Andra (l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) EDF et Areva ont apporté un éclairage sur l'évaluation du coût de Cigéo à l'occasion de la mise en ligne des documents relatifs au chiffrage du projet. En effet, selon les hypothèses retenues par les producteurs de déchets et l'Andra, les estimations du coût du futur centre de stockage en profondeur de déchets nucléaires de Bure (Meuse) varient encore de 30%.

Dans une note de synthèse publiée hier, l'Andra, qui assurera la gestion du centre de stockage, révèle que les estimations, cumulées sur une centaine d'années d'exploitation de Cigéo, peuvent conduire à des différentiels de l'ordre de 30% à la fin de la phase d'esquisse et se traduisent ainsi par un écart entre un chiffrage d'environ 20 milliards d'euros et un autre d'environ 30 milliards d'euros.

Dans ce cadre, l'Andra, EDF et Areva ont rappelé que le développement et la construction du stockage se feront de manière progressive sur toute la durée d'exploitation et intègreront également des optimisations et des innovations par rapport à l'esquisse, dont certaines sont d'ores et déjà identifiées.

Selon les protagonistes, les visions du chiffrage diffèrent selon la manière dont sont anticipés les progrès technologiques et les optimisations qui pourront être développées et valorisées dans les phases ultérieures des études.

Pour converger, de nombreux échanges techniques ont lieu entre l'Andra, maître d'ouvrage du projet et les exploitants nucléaires concernés, EDF, Areva et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives). Ils permettent de partager un concept commun de stockage, des pistes d'optimisation à étudier et les enjeux techniques et économiques qui s'y rattachent. Ces optimisations sont étudiées par l'Andra avec l'objectif de les mettre en oeuvre tout au long des différentes phases de construction du stockage, sans réduire le niveau de sûreté et de sécurité.

Le projet Cigéo est destiné à assurer la gestion à long terme des déchets les plus radioactifs produits par les installations nucléaires en France, conformément aux dispositions du Code de l'environnement.

Le projet arrive actuellement au terme de la phase d'avant-projet sommaire. Les études d'avant-projet détaillé seront menées en 2016-2017 pour élaborer la demande d'autorisation de création. Sous réserve d'autorisation la construction du centre pourrait démarrer à l'horizon 2020.

Valeurs citées dans l'article : EDF, Areva