La capacité d'investissement d'Electricité de France (EDF.FR) "sera au rendez-vous" en dépit du surcoût lié aux recommandations de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a déclaré Henri Proglio, le président-directeur général du groupe, dans un entretien publié par Le Monde daté de jeudi.

Mardi, l'ASN a dévoilé un rapport sur la sécurité des 58 réacteurs nucléaires de France, dans lequel elle estime que des mesures supplémentaires doivent être prises. Ces mesures pourraient selon l'autorité coûter à EDF plusieurs milliards d'euros.

Dans l'entretien au Monde, Henri Proglio a indiqué que le surcoût devrait "s'élever à moins de 10 milliards" d'euros et qu'avant l'accident de Fukushima, l'électricien avait déjà prévu de dépenser 40 milliards d'euros pour porter la durée de vie de ses 58 réacteurs à soixante ans.

"Nous allons donner la priorité aux dépenses de sûreté sur les autres", a déclaré le dirigeant.

Le surcoût ne devrait pas changer "fondamentalement" les tarifs de l'électricité en France, a-t-il poursuivi, notant qu'avant la catastrophe de Fukushima, le coût de production avoisinait 46 euros/mégawattheure et qu'il devrait se situer entre 46 et 50 euros après.

Sur les vingt prochaines années, la hausse des tarifs en France "peut être modérée", a estimé Henri Proglio, notant que les prix de l'électricité dans le pays sont les plus compétitifs d'Europe.

Enfin, selon lui, une partie des mesures supplémentaires de sécurité - la bunkérisation des centres de gestion de crise et la mise en place de moteurs de secours diesel - seront déployées dans un délai de cinq à sept ans, et la force d'action rapide nucléaire devrait être prête fin 2014, avec une mise en place progressive dès 2012.

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