LONDRES - Vladimir Poutine a probablement approuvé l'opération organisée par les services de renseignement russes pour assassiner l'ancien officier du FSB Alexandre Litvinenko en 2006 à Londres, selon le rapport d'enquête britannique rendu public aujourd'hui. Le ministère russe des Affaires étrangères, qui juge le rapport "tendancieux et opaque", accuse Londres d'avoir politisé l'affaire.

Détracteur du président russe, Alexandre Litvinenko est mort à l'hôpital le 23 novembre 2006 à l'âge de 43 ans, trois semaines après avoir bu à l'hôtel Millenium de Londres du thé qui contenait du polonium-210, un isotope radioactif. Sur son lit de mort, il avait dit aux enquêteurs que Vladimir Poutine avait personnellement commandité son assassinat.

Dans son rapport, le juge Robert Owen conclut que Litvinenko a bien été empoisonné par Andreï Lougovoï, un ancien garde du corps du KGB, et Dmitri Kovtoune, dans le cadre d'une opération probablement menée à la demande des Service de sécurité fédéraux (FSB).

Jugeant les conclusions du rapport Owen "profondément troublantes", la ministre britannique de l'Intérieur Theresa May a dénoncé "une violation flagrante et inacceptable des points les plus fondamentaux du droit international". L'ambassadeur de Russie en Grande-Bretagne a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et Londres a demandé l'extradition des deux suspects.

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BEYROUTH - Il n'y aura pas de discussions de paix sur la Syrie tant que le gouvernement syrien n'aura pas pris les mesures humanitaires réclamées par le Conseil de sécurité de l'Onu et qu'il continuera à s'en prendre aux civils, a averti Mohamed Allouch, négociateur en chef du Conseil de l'opposition syrienne basé à Ryad.

Les divergences sur la participation de certaines composantes de l'insurrection faisaient déjà planer de sérieux doutes sur la tenue de la conférence censée s'ouvrir lundi prochain à Genève.

Les Nations unies ont fait savoir en début de semaine que les invitations ne seraient pas envoyées tant que les pays censés jouer les médiateurs, comme les Etats-Unis et la Russie, ne se seront pas mis d'accord sur ce point.

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BRUXELLES - Deux suspects ont été arrêtés dans la commune bruxelloise de Molenbeek en lien avec les attentats du 13 novembre dernier à Paris et Saint-Denis. Les deux hommes - un Belge identifié comme étant Zakaria J., né en 1986, et le Marocain Mustafa E., né en 1981 - ont été appréhendés hier lors de perquisitions dans deux maisons de ce quartier de la capitale belge. Depuis les attaques commises le 13 novembre, les autorités belges ont interpellé douze personnes pour leur implication présumée dans ces opérations qui auraient été préparées à partir de la Belgique.

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PARIS/DAVOS - François Hollande et Manuel Valls ont mis en garde aujourd'hui contre la dislocation de l'Europe si elle ne parvient pas à répondre à la crise des réfugiés et à la menace terroriste, le président français renouvelant sa promesse de réformes de la zone euro.

Pour répondre à un autre péril, la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, le chef de l'Etat et le Premier ministre français ont souhaité que l'Europe s'approche d'un compromis dès le Conseil européen du mois prochain.

Lors d'une intervention au Forum de Davos, Manuel Valls s'est montré alarmiste. "L'Europe peut sortir de l'Histoire, peut se disloquer, le projet européen peut mourir - et pas dans quelques décennies, pas dans quelques années - très vite, si nous ne sommes pas capables de répondre au défi de la sécurité", a-t-il dit.

Dans ses voeux au corps diplomatique, François Hollande a lui aussi évoqué les menaces que fait peser l'afflux de réfugiés sur l'avenir de l'Europe. La réponse européenne doit être "conforme à ses principes de solidarité mais fondée sur les règles de Schengen", a-t-il dit.

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MILAN - Les actions des banques italiennes sont en très net rebond, refaisant un peu du terrain perdu au cours des cinq séances précédentes en raison des inquiétudes relatives au volume important des créances douteuses qu'elles ont en portefeuille.

Le président du Conseil Matteo Renzi a de son côté cherché à rassurer les investisseurs en disant que la situation était "beaucoup moins grave que ce que ne pensent les acteurs de marché", tout en affirmant que son ministre de l'Economie "fait des miracles" pour tenter de trouver une solution au problème des créances douteuses.

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PARIS - UBS France a déclaré coopérer pleinement avec la justice française, qui est saisie d'une liste de 38.000 comptes détenus par des Français auprès de la banque genevoise.

"S'il y a eu des fautes commises, nous les reconnaîtrons et les paierons", dit-on au sein de la filiale française. "Notre intérêt est que toute la lumière soit faite pour que le sujet soit clos le plus vite possible."

Le fisc a transmis la liste à la justice, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant partiellement une information du Point. L'hebdomadaire ajoute dans son article paru hier sur internet que les avoirs détenus sur ces comptes s'élevaient en 2008 à 13 milliards de francs suisses, soit environ 12 milliards d'euros au cours actuel.

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PARIS - EDF a annoncé son intention de supprimer entre 2.300 et 4.200 postes en France sur la période 2016-2018, sans licenciements, pour faire face à une concurrence accrue et à la chute des prix de marché de l'électricité.

L'électricien public, se basant sur le milieu de cette fourchette, a précisé dans un communiqué que ses orientations stratégiques devraient ainsi se traduire par une baisse des effectifs de 5% sur le périmètre d'EDF SA, c'est-à-dire de l'entreprise en France sans ses filiales.

EDF, dont l'Etat français détient près de 85% du capital, a aussi fait valoir que ses effectifs avaient crû de 9% entre fin 2010 et fin 2014 et qu'il prévoyait 1.000 à 2.000 recrutements par an entre 2016 et 2018 sur ses métiers coeurs et en développement tels que le numérique.

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PARIS - Le haut fonctionnaire Alain Gardère, directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), a été mis en examen pour abus d'autorité, prise illégale d'intérêt par personne exerçant une fonction publique, corruption passive par agent public, recel d'abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.

Cet ancien conseiller de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur a été placé sous contrôle judiciaire et devra verser une caution de 150.000 euros. Il est en outre interdit de tout emploi public.