PARIS (awp/afp) - Depuis 30 ans, la SNCF a connu une série de conflits sociaux, dont voici les plus importants.

- Hiver 1986/87: la grande grève -

La grève la plus dure qu'ait connue l'entreprise publique des chemins de fer, en dehors de mai 1968, s'est jouée durant quatre semaines, entre le 18 décembre 1986 et le 15 janvier 1987, alors que Jacques Chirac dirigeait un gouvernement de cohabitation sous la présidence de François Mitterrand.

A l'origine de ce mouvement: une nouvelle grille des salaires et la dégradation des conditions de travail.

Début janvier 1987, le mécontentement gagne d'autres services publics, RATP et EDF en tête. Mais à la SNCF le mouvement s'essouffle et le trafic reprend progressivement à partir du 9 janvier.

La direction de la SNCF parle déjà de "modernisation" tandis que les cheminots affirment revenir au travail "la rage au ventre" avec l'impression de ne pas avoir été entendus.

- 1995: contre la réforme des retraites -

Autre longue grève, celle qui paralyse le trafic ferroviaire pendant une vingtaine de jours, du 24 novembre au 15 décembre 1995, contre le projet de réforme des régimes spéciaux de retraite du Premier ministre Alain Juppé et contre un nouveau contrat de plan entre l'Etat et la SNCF.

L'annonce par Alain Juppé, le 11 décembre, du gel du contrat de plan et du maintien des régimes spéciaux met fin au conflit. Le président de la SNCF Jean Bergougnoux fait les frais du mouvement: il démissionne le 15 décembre.

- 1997: grogne des contrôleurs -

En avril et mai 1997 les contrôleurs, désignés désormais comme "agents commerciaux de trains", observent une dizaine de jours de grève pour réclamer des effectifs supplémentaires, une revalorisation de primes et protester contre la réorganisation de leur travail.

- 2001: contre "cap clients" -

En mars et avril 2001, les agents de conduite observent deux semaines de grève pour réclamer des revalorisations salariales et contester le projet "Cap clients" du président Louis Gallois.

L'emblématique patron de la SNCF (de 1996 à 2006) annonce le 5 avril une "pause" dans son projet qui consiste à réorganiser l'entreprise selon les secteurs d'activités.

- 2007: encore les régimes spéciaux -

A l'automne 2007, le trafic est perturbé pendant environ 15 jours: les cheminots protestent contre la réforme, promise par le président Nicolas Sarkozy, des régimes spéciaux de retraite.

Le mouvement cesse après l'ouverture de négociations réunissant État, direction et syndicats à partir du 21 novembre.

- 2010 : le fret puis les retraites -

Deux semaines de grève secouent l'entreprise en avril, à l'appel de la CGT et SUD-Rail contre une réorganisation par branches, en particulier de l'activité fret. Le président Guillaume Pepy se montre ferme mais fait quelques gestes en matière d'embauches.

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque choque en qualifiant le mouvement "d'inutile" tandis que le patron de la CGT Bernard Thibault reconnaît une grève "trop longue pour tout le monde, en particulier pour les grévistes".

En octobre, c'est la réforme générale des retraites qui met à l'arrêt pendant 17 jours la SNCF dans le cadre d'un mouvement interprofessionnel.

- 2014: réforme ferroviaire -

La discussion à l'Assemblée nationale de la réforme ferroviaire qui vise à regrouper sous une même holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF, organisme de gestion du réseau ferré) provoque 14 jours de grève en juin. La mobilisation s'effrite peu à peu et le texte est définitivement adopté par les députés le 21 juillet.

- 2016: modèle conforté -

Les cheminots observent deux semaines de grève en juin pour défendre leur régime spécial en terme de temps de travail et de repos. La SNCF renonce finalement à son projet de réorganisation, sous la pression d'un gouvernement soucieux d'apaiser le climat social à quelques jours de l'Euro de football et en pleine contestation contre sa loi travail.

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