L'âge d'or des compagnies low cost est-il révolu ? L'Irlandaise Ryanair, qui a émis deux profit warning en fin d'année dernière en l'espace de quelques semaines, et son homologue britannique EasyJet traversent en tous les cas une passe difficile. Cette dernière, qui avait réalisé un très bon exercice 2013 avec un bénéfice net de 398 millions de livres, soit un bond de 56% en glissement annuel, cède 1,55% à 1 716 pence à Londres. Et pour cause : elle anticipe une perte comprise entre 70 et 90 millions de livres sur les six premiers mois de son exercice 2014, clos fin mars.

On s'achemine donc vers un creusement de la perte semestrielle, EasyJet, devenue l'an passé la compagnie low cost la plus rentable au détriment de sa grande rivale précitée, ayant fait état un an auparavant d'un résultat net négatif de 61 millions de livres. Le groupe a invoqué un calendrier défavorable, Pâques tombant cette année en avril, soit un manque à gagner de 25 millions de livres sur la période.

Publié ce matin, le chiffre d'affaires du premier trimestre 2014 d'EasyJet a cependant crû de 7,7% sur un an à 897 millions de livres, grâce notamment à une augmentation du nombre de passagers transportés de 4,2% à 14,3 millions. Le groupe a également fait état de "progrès dans la mise en oeuvre de (ses) priorités stratégiques" et souligné "l'avantage structurel dont (il) bénéficie sur le marché du court-courrier". EasyJet dit aussi avoir réalisé un effort particulier en matière de maîtrise des coûts.

Confiant quant à ses perspectives, le groupe table sur "une croissance viable et sur des retours sur investissement pour les actionnaires". Force est cependant d'admettre que ces derniers sont aujourd'hui sceptiques.

(G.D)