Les charges de restructuration ont pesé sur les comptes d'Alstom. Le conglomérat a vu ses résultats semestriels chuter à 255 millions d'euros, contre 375 millions d'euros un an plus tôt. Mais il a annoncé tabler sur une embellie de son activité et de ses résultats dans le transport à la faveur d'un net redressement de ses commandes. Alstom vient en outre d'obtenir le feu vert du gouvernement concernant la vente de son activité énergie à l'américain General Electric.

« Niveau record » de commandes

Alstom se félicite d'avoir enregistré un « niveau record » de commandes sur le semestre écoulé. Le conglomérat affiche des prises de commandes qui ont plus que doublé à 6,4 milliards d'euros pour les six premiers mois de son exercice 2014/2015. Le carnet de commandes s'est ainsi étoffé grâce à un contrat géant en Afrique du Sud pour 600 trains suburbains associé à un contrat de maintenance de 18 ans. La croissance des commandes a été par ailleurs portée par une forte demande pour le transport urbain et la signalisation, avec notamment la signature de systèmes de tramways clés en mai au Qatar et en Algérie, de trains interurbains rapides en Australie et d'un système de signalisation en Espagne. Le carnet de commandes ressort ainsi en hausse de 19%, à 26,93 milliards d'euros.

Ainsi, le chiffre d'affaires semestriel du conglomérat industriel a atteint 3,1 milliards d'euros, affichant une « progression soutenue », de 13% à périmètre et taux de changes constants, avec des livraisons notamment pour des trains suburbains, régionaux et à grande vitesse en France, Allemagne et Italie, ainsi que des trains à grande vitesse en Pologne et au Maroc, et des tramways à Dubaï. Les pays émergents ont représenté environ un tiers des ventes. Le résultat opérationnel du groupe pour la période a pour sa part progressé de 21% à 152 millions d'euros, ce qui traduit une hausse de sa marge à 5% du chiffre d'affaires, contre 4,7% un an plus tôt.

Pour l'exercice en cours, Alstom s'attend à dégager une « croissance élevée » mais à « un chiffre » avec une marge opérationnelle supérieure à 5%. A moyen terme, le groupe attend une croissance organique annuelle de plus de 5% par an et une amélioration progressive de sa marge opérationnelle dans la fourchette de 5% à 7% après la cession de son pôle énérgie. Le groupe a également indiqué viser un free cash-flow positif en année pleine, grâce à un free cash-flow « significativement positif » au second semestre, après un flux de trésorerie disponible négatif de 1,38 milliard d'euros au premier semestre.

L'opération avec GE, suite…

En marge de la publication de son point d'activité du premier semestre 2014/2015, Alstom est revenu sur l'offre de General Electric sur les activités énergie de l'industriel français. Fin juin, le Conseil d'administration d'Alstom s'est prononcé unanimement en faveur de l'offre de l'américain. Après la réalisation de l'opération sur les activités Énergie d'Alstom, General Electric et Alstom créeraient trois co-entreprises dans le domaine des réseaux, des énergies renouvelables et des activités nucléaires dans le monde et vapeur en France. La direction d'Alstom prévoit de boucler la cession de son pôle énergie à l'américain General Electric au deuxième trimestre 2015. Bercy vient de donner sa bénédiction au mariage entre l'américain et le français. Ce feu vert était nécessaire à la poursuite du projet qui a été annoncé au printemps dernier. M. Macron a précisé que l'Etat français se gardait le droit de racheter 20 % d'Alstom une fois l'accord GE-Alstom totalement réalisé.

Le conglomérat français rappelle que le produit de la cession de la branche énergie sera utilisé pour renforcer sa structure bilancielle, rembourser une partie de la dette avant maturité et distribuer le solde à ses actionnaires. « La future situation bilancielle et le niveau de cash reversé aux actionnaires seront communiqués lors de la publication du rapport du Conseil d'administration en vue de l'Assemblée Générale » prévue le 19 décembre prochain, explique Alstom.

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