Le célèbre brasseur Heineken a annoncé ce week-end que son concurrent britannique SABMiller (SAB.LN) l'avait contacté en vue d'une éventuelle acquisition, mais la famille qui contrôle le brasseur néerlandais souhaite qu'il reste indépendant.

"Heineken a consulté son actionnaire majoritaire et a conclu que la proposition de SABMiller n'était pas réalisable", a écrit Heineken dans un communiqué. Le brasseur néerlandais en effet fait comprendre que la famille fondatrice, qui contrôle Heineken via la société holding Heineken Holding, entendait maintenir l'indépendance du fabricant des bières Heineken et Amstel.

La perspective d'une fusion entre les deux brasseurs apporte une prime spéculative à l'action Heineken (HEIA.AE) qui bondit de 1,62%, à 60,39 euros à la Bourse d'Amsterdam, après que le brasseur néerlandais ait rejeté la proposition d'achat de son concurrent SABMiller (SAB.LN).

Selon Kepler Cheuvreux, l'approche de SABMiller était un moyen de défense contre une éventuelle offre d'Anheuser-Busch Inbev (ABI.BT), et il n'est pas surprenant que Heineken l'ait rejetée. "Nous ne voyons pas de raison de douter que la famille [Heineken] veuille garder le contrôle du brasseur", affirme le courtier, ajoutant que Heineken a récemment révélé un regain de confiance en dévoilant de nouveaux objectifs de marges plus ambitieux. Kepler Cheuvreux maintien donc sa recommandation "acheter" sur Heineken, avec un objectif de cours de 65 euros.

Selon l'agence Bloomberg, l'approche de SABMiller fait partie d'une stratégie de défense pour se mettre à l'abri d'une OPA potentielle de son rival Anheuser-Busch InBev, le numéro un mondial de la bière. Le leader du secteur étant réputé pour sa stratégie agressive de croissance externe, certaines rumeurs font état d'un intérêt d'AB InBev pour le britannique SABMiller.

Or, SABMiller le numéro deux mondial de la bière n'entend pas être racheté. Pour rappel, le brasseur d'origine sud-africaine a également multiplié les acquisitions en avalant successivement « le colombien Bavaria en 2005, puis Grolsch en 2007 avant de fusionner l'année suivante avec la société issue de la fusion entre Miller Brewing et la filiale américaine de Molson Coors. En 2011 enfin, il a pris le contrôle de l'australien Foster's Group » rappelle Reuters.

Pour le britannique, racheter Heineken lui permettrait non seulement de se mettre à l'abri d'une OPA hostile mais aussi d'asseoir son leadership en Europe de l'ouest, et de gagner des part de marchés dans les pays émergents, où Heineken enregistre une croissance dynamique.

Mais pour la Rabobank, une banque néerlandaise, la fusion entre Heineken et SabMiller a peu de chances d'aboutir bien que ce dernier ait des raisons stratégiques de souhaiter un rapprochement avec Heineken (HEI.AE). "Nous ne croyons pas en un rapprochement, à moins que la famille Heineken ne puisse garder le contrôle", note la banque. « Une opération de ce type permettrait à SABMiller de repousser plus aisément une offre d'achat de son concurrent Anheuser-Busch InBev (ABI.BT) mais présenterait peu d'avantages à long terme pour Heineken, hormis de rapides synergies de coûts », observe la banque. « La marque Heineken n'a pas de prix, au même titre que Coca Cola et Louis Vuitton, et le brasseur néerlandais n'a pas besoin de SABMiller pour augmenter ses ventes, conclut la banque dans na note de recherche ».

Quoi qu'il en soit, ces grandes manœuvres soutiennent le secteur. Heineken s'adjuge 1,62% à Amsterdam, à 60,35 eurosn SabMiller bondit de 5,3%, à Londres à 35,87£ tandis que AB InBev progresse de 1%, à 86,61 euros.

Source : MonFinancier SA. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique, à l'exception de la rubrique "Et maintenant, qu'est ce qu'on fait" sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par MonFinancier SA. Les informations publiées ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou à acheter et ne peuvent être considérées comme des recommandations personnalisées. Le lecteur reste seul responsable de leur interprétation et de l'utilisation des informations mises à sa disposition. Nous attirons par ailleurs votre attention sur le risque de perte totale, voire supérieure à la mise de départ, rendue possible par l'utilisation de produits à effet de levier, de contrats à terme ou d'un compte à marge. Le lecteur reconnaît par conséquent que toute opération, d'achat ou de vente de produits financiers, reste sous son entière responsabilité. De ce fait, MonFinancier SA et MonFinancier SAS ne pourront être tenus pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

distribué par