BRASILIA, 20 décembre (Reuters) - Un juge fédéral brésilien a rendu jeudi une deuxième ordonnance bloquant le projet de rapprochement entre Boeing et Embraer, les tentatives menées pour faire capoter le projet se multipliant à mesure que les deux entreprises finalisent les termes de leur accord.

Saisi par des parlementaires de gauche, ce même juge avait rendu une première ordonnance du même acabit le 7 décembre, avant qu'elle ne soit rejetée trois jours plus tard. ,

La décision de ce jour du juge fait suite à un recours collectif déposé par un syndicat d'Embraer à Sao Jose dos Campos, ville de l'Etat de Sao Paulo située dans le sud du Brésil où est basé le constructeur.

En fin de séance à Sao Paulo, le titre Embraer reculait de 1,49% alors qu'il était en hausse de 3% avant l'annonce de cette deuxième ordonnance de blocage.

Embraer a déclaré qu'il "prendrait toutes les mesures judiciaires nécessaires" pour rejeter cette ordonnance. Boeing, dont l'action perdait 2,32% à Wall Street dans un marché fortement baissier, n'a pas voulu faire de commentaire.

Lundi, Embraer et Boeing ont finalisé les termes de leur accord en vue de l'acquisition par l'avionneur américain d'une participation de 80% dans la division d'aviation civile du groupe brésilien, dont la valeur d'entreprise (dette incluse) a été revue en hausse de 11% à 5,26 milliards de dollars.

Les grosses opérations de fusion font souvent l'objet de recours en justice au Brésil, qui peuvent ne pas aboutir.

Cette opération doit encore être approuvée par le gouvernement brésilien, en raison du caractère stratégique d'Embraer, également présent dans la défense, et par les actionnaires de l'avionneur brésilien.

Le président élu du Brésil Jair Bolsonaro et son entourage se sont montrés favorables à cette opération.

Le rapprochement entre Boeing et Embraer est largement perçu comme une réponse du géant américain à l'alliance entre Airbus et le canadien Bombardier, principal concurrent d'Embraer. (Marcelo Rochabrun et Alberto Alerigi Jr, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The), Bombardier, Inc., Embraer