Zurich (awp) - Le transformateur de produits laitiers Emmi est parvenu à étoffer ses ventes et à améliorer sa rentabilité au cours des six premiers mois de 2021, surpassant les expectatives du marché. Fort de sa performance, le groupe lucernois a revu en légère hausse ses projections de croissance pour l'ensemble de l'exercice.

Les recettes semestrielles ont crû de 6,2% à 1,89 milliard de francs suisses. En termes organiques, ajustée des effets de change et d'acquisition, la croissance est ramenée à 3,7%, signale Emmi mercredi dans un communiqué. L'ensemble des divisions a contribué à l'évolution positive, à l'exception du marché helvétique (-3,3% à 802 millions).

"Alors que notre croissance à l'échelle internationale a dépassé nos attentes, les affaires en Suisse stagnent comme prévu au niveau d'avant la crise après un premier semestre 2020 record, avec la poursuite de pertes importantes dans les secteurs des services alimentaires et de la clientèle industrielle", explique le directeur général Urs Riedener.

La progression du chiffre d'affaires a permis à Emmi de dégager un résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de 129,4 millions de francs suisses, 15,5% de mieux qu'il y a un an, pour une marge correspondante de 6,9%, en hausse de 60 points de base. Le bénéfice semestriel s'est quant à lui enrobé de 21,4% à 98,7 millions.

Si le chiffre d'affaires et l'Ebit dépassent les projections les plus optimistes brossées par les analystes du consensus AWP, la marge Ebit se situe dans le haut des prévisions.

En dépit de la pression accrue attendue au second semestre en raison de l'augmentation des coûts de production et les risques de change, la direction a revu légèrement à la hausse ses prévisions de croissance organique pour l'année en cours et vise désormais une fourchette de 2-3%, contre 1-2% jusqu'ici. La barre fixée pour l'Ebit - 275 à 290 millions - et pour la marge bénéficiaire nette - 5,2 à 5,7% - est en revanche confirmée.

Pas de difficultés d'approvisionnement

Le retour à la normale ne devrait cependant pas se concrétiser de sitôt. "Cela va durer au moins jusqu'au second semestre 2022", a confié Urs Riedener à AWP, évoquant notamment les activités en lien avec le secteur de la restauration, qui continue de payer un très lourd tribut à la crise sanitaire. Nombre d'établissements ont déjà succombé à la pandémie, et nombre de tenanciers envisagent de cesser leur activité.

Revenant sur les difficultés que connaissent beaucoup d'entreprises dans leurs chaînes d'approvisionnement, le patron d'Emmi se veut serein: "nous nous fournissons presque partout localement en matière première", assure-t-il. En revanche, le renchérissement de certains intrants - énergie, logistique, emballage - alourdit les coûts, de même que la hausse des salaires aux Etats-Unis, en raison d'une "surchauffe conjoncturelle".

La hausse des prix du lait a affecté les ventes semestrielles à hauteur de 1%, mais est restée sans effet sur la rentabilité, assure le dirigeant. En revanche, la pression sur les prix exercée lors des appels d'offres est toujours tangible. "On attend de nous que nos produits soient moins chers chaque année", déplore le responsable.

Les analystes ont salué les résultats supérieurs aux attentes. La Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui recommande le titre à l'achat, souligne que la structure de recettes d'Emmi est plus intéressante qu'il y a dix ans: les ventes réalisées hors de Suisse représentent désormais 57% du total, contre à peine 27% en 2010.

Les chiffres publiés ont également été du goût des investisseurs. La nominative Emmi a terminé la séance en nette hausse de 4,1% à 1083 francs suisses, surperformant largement l'indice SPI, en hausse de 0,52%.

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