Zurich (awp) - Le transformateur de lait Emmi a vu sa rentabilité reculer en 2022, en raison d'ajustements de valeur en Allemagne. Le groupe inscrit malgré tout une marge dans le haut des prévisions des analystes et sera en mesure d'offrir aux actionnaires une gratification un peu plus généreuse que l'an dernier.

Au cours de l'exercice écoulé, le résultat d'exploitation (Ebit) du groupe lucernois s'est contracté de 6,3% à 266,1 millions de francs suisses, selon un communiqué publié mercredi. La marge afférente s'est établie à 6,3%, contre 7,3% en 2021.

Le recul du résultat d'exploitation s'explique notamment par une ajustement de valeur extraordinaire de 13,1 millions de francs suisses en Allemagne. La filiale Gläserne Molkerei a en effet souffert de l'inflation et de la déprime du climat de consommation, qui a particulièrement affecté les ventes de produits laitiers biologiques outre-Rhin, écrit Emmi.

Emmi avait déjà communiqué son chiffre d'affaires en janvier. Celui-ci a crû de 8,1% à 4,23 milliards de francs suisses. Au final, le groupe inscrit un bénéfice net de 182,5 millions, pour une marge bénéficiaire de 4,3%. Corrigé de l'ajustement de Gläserne Molkerei, le bénéfice net s'inscrit à 194,4 millions, en recul de 10,3%.

Compte tenu du positionnement et des bonnes perspectives, et dans un souci de continuité de la politique en la matière, le conseil d'administration proposera lors de l'assemblée générale du 13 avril le versement d'un dividende relevé de 50 centimes à 14,50 francs suisses par action.

Amélioration au second semestre

Le résultat est "respectable" malgré le contexte "difficile", a reconnu en conférence de presse Ricarda Demarmels, directrice générale, qui souligne avoir constaté une amélioration au second semestre. La marge Ebit s'est en effet inscrite à 7,2% entre juillet et décembre, contre 5,4% pour la période janvier-juin.

Par ailleurs, l'Allemagne ne fait plus partie des cinq premiers marchés d'Emmi et a été supplantée par le Brésil, qui se place en troisième position derrière la Suisse et les Etats-Unis. La croissance a également été très forte en Italie et en Espagne, a indiqué Mme Demarmels.

La croissance de l'entreprise au Brésil découle d'une décision prise il y a plusieurs années, quand l'entreprise a mis au point sa stratégie d'expansion et s'est décidée pour l'Amérique du Sud au détriment de la Chine, a expliqué Konrad Graber, président du conseil d'administration.

Au chapitre des perspectives, Emmi prévoit pour l'exercice en cours une croissance organique entre 3 et 4% à l'échelle du groupe. Celle-ci doit s'inscrire entre 1 et 2% en Suisse, entre 3 et 5% dans le reste de l'Europe et entre 6 et 8% sur le continent américain. La société se montre cependant prudente et cite à cet égard les incertitudes conjoncturelles ainsi que le risque de récession. Le groupe entend également appliquer des hausses de prix "responsables".

Emmi vise un résultat d'exploitation (Ebit) compris entre 275 et 295 millions de francs suisses en 2023, pour une marge bénéficiaire nette de 4,5 à 5,0%. Les objectifs à moyen terme sont confirmés.

A la Bourse, les chiffres d'Emmi ont reçu un accueil mitigé. A 14h36, l'action Emmi lâchait 1,7% à 871,00 francs suisses, tandis que l'indice SPI avançait de 0,16%.

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