Ce conflit remet en question l'influence du Trésor sur les entreprises stratégiques soutenues par l'État, dont il partage la propriété avec des investisseurs institutionnels de plus en plus virulents.

L'investisseur Covalis Capital a plaidé en faveur d'une plus grande démocratie actionnariale, estimant que le Trésor ne devrait pas être en mesure de dicter les choix d'une société cotée en bourse.

Enel, qui est également l'une des plus grandes entreprises de services publics d'Europe, a cherché à se positionner en tant que leader dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, sa dette a augmenté et elle a décidé de concentrer ses activités sur six pays, dont l'Italie, l'Espagne et les États-Unis.

L'issue du vote de mercredi est difficile à prévoir et la réunion des actionnaires, qui doit débuter à 12h00 GMT, pourrait se prolonger tard dans la soirée.

Le Trésor détient une participation de 23,6 % dans Enel et a bon espoir d'obtenir des sièges au conseil d'administration pour sa liste de six candidats, dont le candidat au poste de PDG, Flavio Cattaneo, actuellement vice-président de l'opérateur ferroviaire à grande vitesse Italo.

Les trois sièges restants au conseil d'administration seront probablement répartis entre la société londonienne Covalis et le groupe d'investisseurs institutionnels Assogestioni.

Le vote pour le président devrait être serré. Il s'agit d'un combat direct entre le candidat du Trésor Paolo Scaroni, ancien PDG d'Enel et de l'entreprise énergétique Eni, actuellement président du club de football AC Milan, et le candidat de Covalis Marco Mazzucchelli.

Covalis soutient qu'Enel a besoin d'une personnalité indépendante, comme l'ancien banquier Mazzucchelli, pour superviser ses activités et pourrait essayer de rouvrir le choix du directeur général si son candidat à la présidence est retenu.