* Un "arrière-grand-père" pour le patron du PS

* Le maire de Bordeaux survole les sondages (Actualisé avec nouveau sondage §§ 5-8)

PARIS, 14 janvier (Reuters) - Alain Juppé, largement plébiscité par les Français aux dépens de François Hollande et Nicolas Sarkozy pour 2017, est un "cheval de retour", un "arrière-grand-père qui est là depuis 1974", a déclaré jeudi le premier secrétaire du Parti socialiste.

Invité de Radio Classique et LCI, Jean-Christophe Cambadélis a mis en doute les sondages qui placent l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, candidat pour l'investiture à droite, en tête des souhaits pour la présidentielle de 2017.

"Juppé, ce cheval de retour, serait la modernité incarnée? Mais où on va là? On se moque des Français. Et vous verrez que dans les élections cette question ne sera pas posée", a poursuivi le responsable socialiste en le qualifiant de le qualifiant d'"arrière-grand-père qui est là depuis 1974."

Cette salve du premier secrétaire du PS intervient alors qu'Alain Juppé survole la plupart des sondages d'opinion, là où la cote de François Hollande dégringole après une courte embellie consécutive aux attentats du 13 novembre.

Une enquête de Viavoice pour Libération parue jeudi confirme la tendance très favorable au maire de Bordeaux, qui ferait un bon président de la République pour 51% des personnes interrogées.

Il enregistre un gain de quatre points par rapport à une précédente étude du même institut, menée il y a deux mois et demi, et distance toutes les autres personnalités politiques nationales.

Les mieux classés à gauche, Emmanuel Macron et Manuel Valls, culminent à 33% et François Fillon, deuxième à droite, est relégué à 20 points -- 31% des sondés le verraient bien à l'Elysée.

François Hollande et Nicolas Sarkozy sont quant à eux renvoyés en milieu de peloton, avec respectivement 20% et 24% de personnes qui voient en eux de bons présidents de la République.

EN TÊTE DES PERSONNALITÉS

Dans un autre sondage, réalisé par Ipsos pour Le Point et diffusé mercredi, Alain Juppé figure en tête du classement des personnalités politiques avec 60% d'opinions favorables, alors que François Hollande chute de 12 points (29%) et Nicolas Sarkozy de neuf points (29%).

Le niveau de confiance en l'actuel chef de l'Etat chute également de 12 points dans le dernier baromètre mensuel de TNS Sofres-One Point pour le Figaro Magazine, publié mercredi. François Hollande y retrouve son niveau de janvier 2015, à 23%.

Dans ce contexte troublé, sur fond de menaces d'attentats et de hausse continue du chômage, des voix s'élèvent à gauche, notamment chez les écologistes, pour réclamer une primaire afin de désigner un candidat à l'élection présidentielle.

"Pourquoi pas", à condition qu'elle rassemble l'ensemble de la gauche, déclarait mardi Jean-Christophe Cambadélis lors de ses voeux à la presse.

L'idée est rejetée par les proches du chef de l'Etat, pour qui une candidature de François Hollande ne fait aucun doute.

"Je ne perds pas de temps avec ça, même (le co-fondateur du Front de gauche Jean-Luc-NDLR) Mélenchon ne veut pas y aller, tout cela n'est pas sérieux", affirme l'un d'eux. (Sophie Louet, avec Simon Carraud et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)