La dirigeante patronale a présenté à la presse une série d'indicateurs signalant des écarts croissant de coût et durée du travail entre la France et l'Allemagne, au bénéfice des entreprises allemandes.

Selon des statistiques Eurostat, le coût horaire de la main-d'oeuvre en France serait ainsi de 37,2 euros contre 30,2 en Allemagne, soit un écart de 23%, avec un taux de charges patronales de 50,3% en France contre 28% en Allemagne, a-t-elle déclaré.

Toujours selon Eurostat, la durée moyenne hebdomadaire de travail des salariés allemands était supérieure de 1 heure et 12 minutes à celle des français en 2009 et la productivité horaire a diminué en France ces dernières années, a ajouté Laurence Parisot en citant la direction du Trésor.

"Ne pas voir que la question de la durée du travail a eu un effet sur la compétitivité de notre pays et a toujours un effet sur la compétitivité de notre pays, c'est vraiment refuser de voir une réalité en face", a dit Laurence Parisot.

UN VRAI DÉFI

Mais selon les statistiques de l'OCDE, un Français travaillait en 2009 davantage qu'un Allemand, que ce soit en moyenne hebdomadaire (38,0 heures par semaine contre 35,7 heures) ou annuelle (1.554 heures en 2009 contre 1.390).

Le débat sur l'opportunité de revoir une nouvelle fois la loi sur les 35 heures est revenu sur le devant de la scène après des critiques du député socialiste Manuel Valls, relayées par des parlementaires de la majorité.

"Oui, il faut qu'il y ait un débat sur la durée du travail. Oui, il faut revenir sur ces différents mécanismes, et nous espérons que le débat présidentiel s'en préoccupe en tout premier lieu", a ajouté Laurence Parisot.

La présidente du Medef a estimé qu'il fallait passer d'une durée légale du travail à une durée conventionnelle et d'une référence à une durée hebdomadaire à une durée mensuelle, trimestrielle ou annuelle.

L'objectif est de parvenir à un système compréhensible et pérenne alors qu'"aujourd'hui, nous avons affaire à une folie réglementaire et législative", a-t-elle déclaré.

"Arriver à la simplicité, c'est le vrai défi aujourd'hui", a-t-elle ajouté, souhaitant un débat approfondi et non de simples modifications.

"Soit on se donne du temps de réflexion pour repenser quelque chose de maniable, utile, stable, respectueux de la qualité au travail et qui soit global, soit on arrête", a-t-elle déclaré. "Je ne souhaite pas qu'on reprenne chacun des éléments du dispositif invraisemblable que nous devons utiliser et qu'on recorrige encore tel (ou tel) élément."

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse