par Stephen Jewkes

Le groupe italien, qui détient 20% du capital de l'américain Chrysler, a réalisé sur les trois derniers mois de 2009 un bénéfice d'exploitation avant éléments exceptionnels global de 488 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 13,6 milliards, en hausse de 3,6%, a-t-il précisé dans un communiqué.

Fiat est le premier des grands constructeurs automobiles européens à publier ses résultats 2009, un exercice marqué par l'impact des primes à la casse instituées par de nombreux gouvernements pour soutenir le marché automobile.

Mais certaines de ces primes ont déjà été supprimées, en Allemagne par exemple, et d'autres sont progressivement réduites, comme c'est le cas en France.

Le consensus des estimations d'analystes établi par Fiat lui-même donnait un bénéfice d'exploitation courant trimestriel de 460 millions d'euros.

Mais l'administrateur délégué du groupe, Sergio Marchionne, avait déclaré la semaine dernière que les résultats seraient supérieurs à la moyenne des estimations.

Pour 2010, qu'il présente comme "une année de transition et de stabilisation", le groupe de Turin s'attend à une croissance de ses activités mais à condition, pour sa branche automobile, que des mesures publiques de soutien soient maintenues.

Dans le cas d'un tel maintien, le bénéfice d'exploitation courant devrait être d'environ 1,5 milliard d'euros et le chiffre d'affaires devrait augmenter de 3% à 6% pour atteindre 52 à 53 milliards.

DIVIDENDE

En revanche, si les mesures de soutien à l'achat de voitures neuves ne sont pas maintenues, le bénéfice d'exploitation hors exceptionnels de la branche de construction automobile devrait être amputé de 350 à 400 millions d'euros, explique le groupe.

Ces perspectives correspondent aux propos tenus la semaine dernière par Sergio Marchionne et vont dans le sens d'un redressement progressif, estime Michael Tyndall, analyste de Nomura.

"Mais il a mis un peu d'eau dans son vin en laissant entendre que si les primes à la casse ne sont pas prolongées le bénéfice d'exploitation pourrait ne pas s'améliorer en 2010", ajoute-t-il.

L'endettement net de Fiat, lui, devrait se situer sous le seuil de cinq milliards d'euros en 2010; la dette industrielle nette s'élevait à 4,4 milliards fin 2009.

L'agence de notation financière Moody's estime que Fiat n'aura pas besoin d'émettre d'obligations cette année car il dispose de liquidités abondantes et d'un accès à des crédits bancaires couvrant les dettes devant arriver à échéance.

Les analystes considèrent aussi que la décision de Fiat de verser un dividende de 0,17 euro par action ordinaire est un signal positif.

Pour Thierry Huon, d'Exane BNP Paribas, "cela montre que la société pense que le pire est derrière nous, qu'elle a été en mesure de gérer la crise et qu'elle a confiance dans sa capacité à reprendre le paiement d'un dividende".

Alors qu'elle surperformait les autres grandes valeurs européennes du secteur juste après la publication des résultats, l'action Fiat cédait 4% à 9,50 euros à 16h05 GMT, tandis que l'indice DJ Stoxx sectoriel abandonnait 2,38%.

Stephen Jewkes, version française Marc Angrand, édité par Dominique Rodriguez