New York (awp/afp) - Les constructeurs automobile américains ont enregistré des ventes mitigées en mai, Ford, en pleine transition, a néanmoins réussi à écouler plus de voitures qu'espéré profitant de grosses promotions pendant le long week-end férié de "Memorial Day".

Environ 1,51 million de véhicules ont été écoulés aux Etats-Unis le mois dernier, en baisse de 0,9% sur un an, a indiqué jeudi le cabinet Autodata. En rythme annuel corrigé des variations saisonnières (SAAR), au total 16,58 millions de voitures ont été vendues, en baisse de 3,4% sur un an. Les analystes espéraient une petite hausse de 0,3%.

Jessica Caldwell, experte au cabinet Edmunds.com, avertit que ce léger recul est trompeur parce que "les concessionnaires ont accru les promotions plus que d'ordinaire pendant le long week-end férié pour gonfler leurs ventes de mai". La plupart des analystes s'attendent à ce que 2017 soit la première année de recul des ventes aux Etats-Unis depuis 2009.

General Motors (GM), premier groupe automobile américain en termes de chiffre d'affaires, n'a vendu que 237.364 automobiles lors du mois dernier, en baisse de 1,3%. Les analystes du cabinet Edmunds.com tablaient sur 254.104 unités, soit une augmentation de 5,7% sur un an.

Le groupe aux quatre marques (Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac) attribue sa contre-performance à une chute des ventes aux loueurs de voitures (-14%), qui pâtissent principalement, eux, de la surchauffe dans le marché d'occasion.

"Le déclin des ventes est principalement dû au recul des ventes de voitures de location", a indiqué Mustafa Mohatarem, chef économiste de GM, ajoutant toutefois que sur l'année les ventes devraient afficher un bilan satisfaisant.

Chez Ford, les ventes du mois dernier devraient donner un peu de répit au nouveau PDG Jim Hackett, nommé le 23 mai en remplacement de Mark Fields, poussé vers la sortie en raison de la chute de l'action et du retard supposé de la marque à l'ovale bleu dans le développement de la voiture autonome. Environ 241.126 véhicules ont été écoulés en mai, en hausse de 2,2% sur un an, soit davantage que les 239.435 escomptés par Edmunds.com.

Si Mark LaNeve, le responsable des ventes, se réjouit de la performance des SUV (4X4 de ville) qui suscitent toujours l'intérêt des consommateurs américains (74.910 unités vendues, +4,2%), les "petites" voitures restent à la peine. Les ventes de la Ford Fiesta ont plongé de 32% et celles de la Fusion de 12,1%, tandis que la célèbre Mustang accuse un déclin de 23,5%.

- Réductions des capacités -

Quant à Fiat Chrysler, il a vendu 193.040 véhicules, en baisse de 1% sur un an, à cause du plongeon des ventes de la marque phare Jeep que n'ont complètement pu compenser les camionnettes à plateau Ram malgré une forte demande.

Le groupe italo-américain se réjouit de la bonne pénétration d'Alfa Romeo, la marque au trèfle italienne, réintroduite récemment aux Etats-Unis. De 44 unités vendues en mai 2016, les ventes se sont envolées à 919 automobiles écoulées un an plus tard.

Réduction des capacités de production, suppressions d'emplois, chômage technique et cessions d'activités à l'étranger (GM), les trois géants de Detroit (Michigan, nord) ont pris récemment différentes mesures pour s'adapter à la saturation des ventes.

Chez les constructeurs étrangers, les signaux sont également mixtes. Si le japonais Honda vu ses ventes augmenter de 0,9% à 145.105 unités, son compatriote Toyota, numéro 2 mondial, accuse un recul de 0,5% à 218.248 voitures vendues.

Volkswagen poursuit son redressement, avec 30.014 véhicules vendus en mai, en hausse de 4,3% sur un an. Ces ventes confirment que le géant allemand est en train, sur le plan commercial, de refermer la page de l'affaire des moteurs diesel équipés de logiciels spécifiques destinés à fausser le niveau réel de leurs émissions polluantes.

BMW a vu ses ventes chuter de 11% à 25.818 unités et Mercedes-Benz de 28,1% à 23.116 automobiles. Cette chute intervient en pleines tensions entre Donald Trump et Angela Merkel sur le déficit commercial américain vis-à-vis de l'Allemagne.

afp/rp