Zurich (awp) - L'équipementier de salles de bains Geberit a vu son chiffre d'affaires glisser sous la barre des 3 milliards de francs suisses en 2020, pénalisé par des fermetures de chantier et des effets de change. Le groupe a toutefois connu un fort rebond au dernier trimestre, notamment sur son plus important marché, l'Allemagne. Le chef des finances quittera son poste fin 2021.

L'entreprise de Rapperswil-Jona a enregistré en 2020 des recettes de 2,99 milliards de francs suisses, en recul de 3,1%. Ajustée des effets de change, la croissance atteint 1,3%. La performance s'inscrit toutefois au-delà des attentes du consensus. Le groupe a été pénalisé par des effets de change négatifs à hauteur de 136 millions de francs suisses, selon le communiqué paru jeudi.

Le directeur général Christian Buhl s'est abstenu de donner des perspectives pour l'exercice en cours. "Les incertitudes concernant le Covid sont trop élevées", a-t-il concédé lors d'une conférence téléphonique.

Au premier semestre 2020, le secteur de la construction a été fortement touché par les restrictions dues à la pandémie, quand le second a vu des effets de rattrapage, une reconstitution des stocks chez les grossistes et les programmes de relance gouvernementaux, "entraînant de fortes ventes". Ces dernières ont évolué de manière différente selon la durée des restrictions dans les pays, a souligné le groupe saint-gallois.

La performance a été importante en Allemagne, son plus gros marché (+7,3% à 956 millions de francs suisses), et en Suisse (+4,1% à 306 millions). En revanche, les fermetures de chantiers ont péjoré les recettes au Royaume-Uni et en Irlande (-15,7%), dans la péninsule ibérique (-10,9%), en Italie (-8,3%) et en France (-6,9%).

Par produits, les ventes en monnaies locales ont augmenté pour les systèmes de salles de bains (+2,3%) et les installations et systèmes d'évacuation (+2,1%), quand elles ont décliné pour les systèmes de canalisations (-0,8%) en raison d'un nombre limité de nouveaux projets.

Rebond au dernier partiel

La reprise a été notable au quatrième trimestre, les recettes grimpant à 724 millions de francs suisses, en hausse de 3,2% en francs suisses et de 6,8% hors effets de change. Sur ces trois mois, la croissance organique a bondi de plus de 13% sur le marché allemand et de 9% en Suisse. Selon le patron, les deux pays ont bénéficié d'une tendance à la modernisation des logements existants.

La direction s'attend à une marge brute d'exploitation (Ebitda) d'environ 31% en 2020, grâce au "développement positif des ventes" et à de faibles dépenses en marketing et en déplacement en raison du Covid-19. M. Buhl a prévenu que "ce niveau de rentabilité n'est pas durable". Cet indicateur est appelé à encore diminuer. L'augmentation des salaires - le patron table sur une hausse d'environ 2% - va également peser sur les marges. Geberit compte aussi débourser 15 millions de francs suisses dans la numérisation.

Par ailleurs, le chef des finances Roland Iff partira à la retraite à la fin de l'année, après 17 ans à ce poste. La recherche d'un successeur est déjà en cours.

Berenberg indique dans un commentaire qu'en dépit de la volonté affichée de la direction de Geberit d'accélérer sur les marchés émergents, la performance annuelle et aussi celle du dernier trimestre a été soutenue par la zone Allemagne, Autriche et Suisse.

Bernd Pomrehn de Vontobel note que la croissance organique et la marge Ebitda attendue autour de 31% "démontrent la force du modèle d'affaires de Geberit".

A la Bourse, l'action Geberit a terminé en baisse de 5,6% à 565,20 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,04%.

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