Le coup de semonce de la Commission européenne, qui a menacé de saisir la justice si Paris et Londres ne répondaient pas à sa demande de diminution des tarifs de l'Eurostar d'ici 2 mois, n'a pas été du goût de Jacques Gounon. Dans une lettre en forme de mise au point, le PDG d'Eurotunnel (+1,48% à 5,95 euros vers 11h30, mais une baisse de 17,79% depuis les 5 dernières séances) a ainsi officialisé sa décision de saisir les autorités de marchés.

Le but ? « (S')assurer que la publication d'informations privilégiées dans la presse et les réseaux sociaux (...) n'a pas donné lieu à des infractions au droit boursier ». Et d'ajouter : « Hormis la plainte Eurostar, je n'ai aucune précision sur les soi-disant plaintes des opérateurs de fret, aucun document justifiant les griefs que la Commission dit avoir identifiés ».

La tension monte donc d'un cran avec cette missive, consécutive aux admonestations de Bruxelles concernant à la fois des tarifs considérés comme excessifs pour les passagers et les marchandises, un système de tarification jugé opaque et un conflit d'intérêts potentiel entre l'activité de concessionnaire d'Eurotunnel et son rôle d'opérateur.

Dans sa lettre, le PDG d'Eurotunnel a aussi expliqué que la capacité disponible dans le tunnel s'explique par le fait que l'ouvrage ait été surdimensionné au départ. Il a en outre réaffirmé le souhait du groupe d'accueillir plus de voyageurs dans le tunnel, d'où son soutien à l'octroi d'une certification d'exploitation à la Deutsche Bahn.

Il a enfin rappelé que le ratio péage-investissement d'eurotunnel (0,77) est inférieur à celui de la LGV Nord (1,89).