Paris (awp/afp) - Le groupe Getlink (ex-Eurotunnel), qui exploite le tunnel sous la Manche, a publié mercredi un bénéfice net en baisse de 43,5% en 2017, à 113 millions d'euros, et se montre très confiant pour 2018 et les prochaines années.

A base comparable --sans les éléments non récurrents--, le résultat serait en hausse de 43% à 106 millions d'euros, a relevé le groupe, rappelant qu'il avait bénéficié en 2016 de 114 millions de produits exceptionnels.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), indicateur mis en avant par la direction, est en hausse de 2,3% à 526 millions d'euros, la progression atteignant 6,5% à taux de change constant, c'est-à-dire corrigé de la chute de la livre sterling.

Ce chiffre est "légèrement supérieur" à l'objectif de la direction --qui avait été revu à la baisse pour tenir compte de la chute de la livre--, s'est félicité le PDG Jacques Gounon.

Le chiffre d'affaires, déjà publié, est en légère hausse de 0,9% à 1,033 milliard d'euros, porté par une bonne tenue des navettes et un record de trafic des trains à grande vitesse Eurostar. A taux de change constant, il est en hausse de 4%.

"On a fait une excellente année", a résumé M. Gounon à des journalistes, relevant aussi qu'un refinancement de la dette à taux variable a permis de réduire les paiements d'intérêt de 60 millions d'euros par an à partir du second semestre 2017 et de baisser le coût moyen de la dette à moins de 4%.

"Les perspectives des années à venir sont toujours aussi positives, notamment pour les cash-flows (dégagement de trésorerie, ndlr), ce qui nous permet de nous engager à augmenter les dividendes des prochaines années de 5 centimes par an", a-t-il noté.

Le groupe prévoit d'ores et déjà de porter le dividende à 35 centimes cette année.

Getlink attend --à taux de change constants-- un Ebitda de 545 millions d'euros cette en 2018, et de plus de 700 millions en 2022, après la mise en service d'ElecLink, une nouvelle interconnexion électrique entre la France et la Grande-Bretagne passant par le tunnel, en 2020.

Jacques Gounon, 64 ans --c'est-à-dire presque la limite d'âge de 65 ans--, a par ailleurs indiqué qu'il comptait rester trois ans de plus à la tête de Getlink, une fois que l'assemblée générale convoquée en avril aura modifié les statuts.

Une fois ElecLink inauguré, il entend dissocier les postes de président du conseil d'administration et de directeur général, son dauphin François Gauthey devant prendre ce dernier poste.

"Il est venu pour ça", a-t-il confié, ajoutant que la passation devrait a priori avoir lieu dans "la troisième année", c'est-à-dire en 2021.

Quant au changement de groupe en Getlink, il montre selon lui que le groupe a trois activité, l'exploitation du tunnel --qui reste baptisée Eurotunnel--, l'opérateur de fret français Europorte --qui est rentable, a-t-il souligné-- et ElecLink.

afp/rp