Le Canada a fait savoir jeudi à l'industrie minière que toute opération importante visant les producteurs de minéraux essentiels du pays ne serait approuvée que dans des "circonstances tout à fait exceptionnelles".

L'annonce du ministre de l'industrie, François-Philippe Champagne, est intervenue alors qu'il imposait des conditions strictes à l'approbation de l'acquisition par Glencore de l'activité charbon sidérurgique de Teck Resources, pour un montant de 6,93 milliards de dollars.

Le gouvernement a identifié 31 minéraux, dont le cuivre, le lithium et le nickel, qu'il considère comme essentiels pour leur utilisation stratégique dans les technologies modernes et la transition énergétique, par exemple dans les batteries des véhicules électriques.

En vertu de la loi sur l'investissement au Canada, le gouvernement peut approuver ou rejeter les fusions et acquisitions en fonction de leur avantage net pour le pays.

M. Champagne a déclaré que le gouvernement placerait désormais la barre très haut lorsqu'il évaluerait les avantages nets de toute transaction impliquant des producteurs de minéraux essentiels, ajoutant que cela reflétait l'importance de protéger ce qu'il considère comme un secteur stratégique.

"Dorénavant, de telles transactions ne seront considérées comme présentant un avantage net que dans les circonstances les plus exceptionnelles", a-t-il déclaré.

Certaines des plus grandes sociétés minières du pays sont des producteurs de cuivre, ce qui signifie que tout investissement étranger impliquant ces mineurs ferait l'objet d'un examen minutieux.

Au cours des deux dernières années, le Canada a adopté une position stricte à l'égard des investissements étrangers dans le secteur des minéraux essentiels, en particulier en provenance de Chine, où il a demandé aux investisseurs de se désengager des entreprises canadiennes en raison de leur participation chinoise. (Reportage de Divya Rajagopal ; Rédaction de Sonali Paul)